PORTRAIT. Roger Martial, un fin tacticien qui marque le monde du cyclisme martiniquais

Premier vainqueur du tour de Martinique en 1965, une victoire construite dès la première étape. 59 ans après, c’est une figure tutélaire de la Petite Reine. Le cyclisme a façonné ce passionné de sport.

Roger Martial pratique d’abord la course à pied avant de s’intéresser à la petite reine à l’âge de 19 ans. Certains se souviennent de ses prestations lors de la prestigieuse course du souvenir sous le maillot du Club colonial ou du U.S. Ducossaise. À cette époque, il vice-champion de France avec les militaires du 33e RIMA.

Roger Martial commence le cyclisme en 1963 au Vélo Club Martiniquais sous la houlette du Président Verdier. Au fil du temps, il imprime son rythme et se révèle son talent.

Deux ans après, en 1965 il remporte sous le maillot de l’Union cyliste Martiniquaise le premier tour de Martinique. Une victoire construite dès la première étape.

C’était une expédition pour nous pionniers du bitume. Pour cette première étape malgré une chute et des blessures, je suis arrivé à rejoindre le peloton et à Gallochat. J’ai fait la différence dans le premier tronçon reliant Fort-de-France au Diamant, puis le 2e tronçon, Diamant Vauclin. J’étais sociétaire de l’UCM. Avec plus de 9 minutes d’écart, sur le suivant, je venais de prendre une option sur la victoire finale

Roger Martial – 1 er Martiniquais vainqueur du tour

Ce grand sportif a toujours su attendre le moment opportun pour réaliser ses rêves.

Quand il sollicite ses parents pour l’achat d’un vélo, ces derniers ne sont pas d’accord car pour eux le cyclisme est dangereux. Le jeune Martial n’en démord pas et contourne la difficulté. Il travaille dans les champs pour se procurer son vélo, qu’il achète à Maurice Linel,  coureur du VCM

Quand il décide d’intégrer l’équipe du VCM, il tente de convaincre son père.

Il participe sans l’autorisation de ses parents, à une course à Ducos en 1963. Il devance les ténors. Son père, l’aperçoit et en rentrant à la maison, il interpelle sa femme. « Je crois que dans cette maison nous avons un champion« . Dès lors la barrière venait de céder, les portes du cyclisme lui sont ouvertes.

Pour chaque course, il détaille et mémorise les virages. Une fine tactique qui lui permet d’être second du tour en 1966 et champion de Martinique sur route et champion de Porto-Rico en 1971.


Au 1er rang, de gauche à droite, le maire du Lamentin, David Zobda, Vénérand Ragoo et Roger Martial. Au deuxième rang à droite, Josette Manin, conseillère territoriale en charge du sport.


Aujourd’hui, à 84 ans, Roger Martial reste en contact avec le milieu du cyclisme et prodigue de précieux conseils à ceux qui veulent bien l’écouter.

  


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