Pour Dominique de Villepin, Matignon revient à la gauche au nom de la « tradition républicaine »

FRANCK FIFE / AFP Dominique de Villepin, photographié en 2014 à Paris (photo d’illustration).

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Dominique de Villepin, photographié en 2014 à Paris (photo d’illustration).

POLITIQUE – Pour qui n’aurait pas suivi l’actualité politique de ces dernières années, voir Dominique de Villepin demander la formation d’un gouvernement de gauche a quelque chose de déroutant. L’ancien Premier ministre de Jacques Chirac considère que le président de la République doit appeler « la force arrivée en tête au soir du scrutin », soit le Nouveau Front populaire, à gouverner. « C’est la tradition républicaine », explique sur LCI l’homme du « non » à l’intervention en Irak et du Contrat première embauche (CPE), si contesté dans la rue en 2006.

Le constat est clair, selon lui : « Jupiter est mort et Jupiter a été battu dans les urnes ». La cohabitation s’impose avec le NFP, quand bien même celui-ci ne disposerait que d’une « maigre majorité relative ». Dominique de Villepin met en garde : « Le Nouveau Front populaire, qui peut penser qu’il a gagné et qu’il va gouverner pendant des mois, va se trouver devant une dure réalité ». Car, prévient-il, « ce n’est pas un cadeau de former un gouvernement aujourd’hui ». « La vérité, même, c’est un bâton merdeux », insiste-t-il, aux regards de la quasi-impossibilité d’aboutir à une coalition qui fasse consensus dans l’hémicycle.

L’ex-ministre des Affaires étrangères craint surtout que « si on continue dans la confusion actuelle », personne ne veuille finalement « diriger ce gouvernement » pour ne pas avoir à porter la responsabilité en cas d’échec. Il pointe alors un risque : « Que le Président se retrouve devant le chaos. Et donc, devant une question qui lui sera posée : démissionner ».

« Une évidence démocratique »

Ces derniers temps, la parole de Dominique de Villepin est beaucoup scrutée. Et en étonne plus d’un. Avant le second tour des élections législatives, il avait appelé à voter pour la gauche chaque fois qu’elle se trouvait face au RN. Une position loin d’être unanime à droite, beaucoup plus adepte du ni-ni voire des rapprochements avec l’extrême droite. « Il reste une droite républicaine en France. Ce que dit Dominique de Villepin relevait jusqu’à aujourd’hui de l’évidence démocratique », a salué le Premier secrétaire du PS Olivier Faure, en lice pour devenir Premier ministre si la gauche est en mesure d’accéder aux responsabilités. La députée LFI Gabrielle Cathala applaudit elle aussi « une parole responsable dans ce qu’il reste de la droite républicaine ». L’écologiste Marie-Charlotte Garin remercie Dominique de Villepin « de rappeler des évidences sur le fonctionnement démocratique de nos institutions ».

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