Pour le créateur de « Black Mirror », ce n’est pas la technologie qui mettra fin à l’humanité, mais l’humanité elle-même
Charlie Brooker estime que la « maladresse humaine » est plus à craindre que les avancées technologiques au coeur des histoires de « Black Mirror ».
« Nous vivons dans un monde dystopique », a estimé mercredi auprès de l’AFP le Britannique Charlie Brooker, habitué à imaginer le pire dans Black Mirror, sa série d’anticipation à succès dont la 7e saison sortira le 10 avril sur Netflix. Mais cela « crée plus d’appétit pour le divertissement », a ajouté le scénariste, en marge du festival Séries Mania à Lille, rappelant que la « maladresse humaine » est plus à craindre que les avancées technologiques au coeur de ses histoires.
Selon lui, ce n’est pas la technologie qui entraînera la fin de l’humanité, mais l’humanité elle-même. « La maladresse humaine est plus problématique que la technologie, qui n’est qu’un outil. Votre montre est une technologie. Votre téléphone, c’est une technologie, mais vous pourriez probablement me battre à mort avec parce que je suis assez faible. Je suis assez neutre vis-à-vis de la technologie elle-même, j’y suis même plutôt favorable », a-t-il assuré.
« La série ne montre pas que la technologie est mauvaise ou malveillante. Et souvent les personnages ne sont pas nécessairement malveillants, mais il y a une maladresse ou une série de conséquences logiques qui se produisent et causent le problème. D’une certaine façon, nous sommes le problème », a ajouté Charlie Brooker.
L’IA doit être guidée par un humain
Alors que de nombreuses personnes craignent d’être remplacées par l’intelligence artificielle, le créateur de Black Mirror ne pense pas vraiment qu’elle est une menace pour sa profession.
« Il y a toujours quelque chose de fade dans ce que l’IA produit. C’est vide, sans âme. Donc j’aimerais penser que les gens voudront toujours un peu de désordre humain, parce que l’art, c’est un humain qui essaie de communiquer avec d’autres humains », a-t-il justifié. Si l’IA est un outil utile pour la création, « il faut toujours un humain pour la guider », selon lui.
Concernant la nouvelle saison de Black Mirror, Charlie Brooker a indiqué que les six épisodes étaient tous « des histoires à forte composante technologique ». « Il y a quelques épisodes qui sont assez désagréables et vous mettent un coup dans le plexus solaire, dans la veine des débuts de Black Mirror. Il y a aussi pas mal d’épisodes très émouvants, un mélange de familier et d’inattendu. Et pour la première fois, nous faisons une suite, en poursuivant l’intrigue d’USS Callister, un épisode de la saison 4. »
Une source d’inspiration pour un fan de technologie
Le créateur a en outre révélé que l’IA a été une source d’inspiration pour lui. « Pendant un moment, j’ai eu l’impression que la technologie plafonnait un peu, que nous n’avions plus de réelles innovations mais juste la sortie d’un nouvel iPhone légèrement plus brillant, avec quelques caméras en plus à l’arrière. Maintenant, on dirait que c’est reparti, les gens parlent de ChatGPT, des vidéos deepfake… », a-t-il déclaré.
Se qualifiant de « sorte de fan de technologie », il essaie de lire sur le sujet et de rester à jour en suivant l’actualité, mais pas pour y trouver des idées d’histoire. « Elles viennent d’ailleurs généralement simplement de mes observations de la vie de tous les jours. Cette saison, un épisode m’est venu après avoir écouté un podcast et cela n’avait rien à voir avec son contenu, mais avec quelque chose qui arrive sur la plupart des podcasts », a confié Charlie Brooker.
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