Pourquoi faut-il aimer (et aller voir en concert) Wizkid, la superstar nigériane ?

Ayant franchi les 8 milliards de streams sur Spotify, Wizkid est devenu, au début de cette année 2025, le premier artiste du continent africain à taper aussi fort sur les plateformes de streaming. Avant même Burna Boy, son compatriote, camarade mais aussi un peu rival…

Un digne héritier de Fela Kuti

À la fin des années 60, Fela Kuti inventait l’afrobeat, mélange bien senti de funk, de highlife, de salsa et de jazz. Défendu sur la scène du légendaire club Afrika Shrine, cœur battant de Lagos, il a traversé les frontières jusqu’en Amérique. Au décès de celui qui était surnommé, pour son charisme et son activisme, le Black President, en 1997, beaucoup ont enterré l’afrobeat. A tort, puisque presque 30 ans plus tard, sa variante 2.0., l’afrobeats, domine la scène pop internationale. Son secret : le terreau sonore de Fela sur lequel sont cultivés dancehall, soukouss, l’amapanio et évidemment du rap.

Des bases solides pour celui a grandi à quelques rues du Shrine, dans le quartier résidentiel de Surulere. Mère chrétienne, père musulman, et entouré d’une large fratrie, Ayodeji Ibrahim Balogun grandit au son de Fela, bien sûr, mais aussi de Bob Marley. Dès l’école primaire, il chante à l’église. Adolescent, il fonde un groupe avec ses camarades de l’église, Glorious Five. Après quelques déconvenues, il décide de se lancer en solo, lâche l’université de Lagos et le désormais Wizkid décide de se montrer aussi ambitieux que Fela Kuti – qu’il arbore en tatouage.

Du sex-appeal et de l’authenticité

Il n’a pas 20 ans lorsque Wizkid publie son premier album, interprété en anglais et yoruba et où il explore les grands paradigmes du rap (jolies filles, grosses cylindrées, fêtes jusqu’à plus soif): Superstar. Mais pour le devenir, il lui faudra un premier tube, « Ojuelegba » (paru sur Ayo, en 2014), et, surtout une collaboration avec Drake, en 2016. “One Dance” est un énorme carton, qui doit beaucoup au sens mélodique de l’artiste nigérian…

En 2020, il s’impose pour de bon avec Made in Lagos, en 2020, comme le premier Nigérian à vendre son album à plus de 500 000 exemplaires sur le sol américain. Convoquant Davido, Damian Marley ou Burna Boy (issu, contrairement à lui, du sérail nigérian), il y partage son amour de l’amour et du sexe, appel à faire parler les sens alors que son pays natal est soumis à bien des remous politiques. More Love, Less Ego enfonce le clou. Sensuel, romantique, jazzy, mêlant synthétique et organique avec dextérité. Moins réussi, mais toujours à la croisée des chemins. De quoi aussi bien inspirer des pointures de la scène jazz londonienne, telles que le duo indie Blue Lab Beats, signé chez Blue Note, que des compatriotes s’engouffrant dans son sillage, d’Oxlade à Omah Lay, ou des pop stars qui font appel à ses talents, tels Justin Bieber, Major Lazer ou Beyoncé, avec qui il a collaboré sur “Brown Skin Girl” – qui figure sur la bande originale du Roi Lion, en 2019.

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