Une centaine de manifestants, dont Judith Godrèche, appellent au départ de Dominique Boutonnat, président du président du Centre national du cinéma et de l’image animée, mis en examen pour agression sexuelle sur son filleul.
« Séparer l’homme du CNC ». C’est avec de nombreuses pancartes et slogans du même acabit qu’une centaine de personnes manifestent ce lundi 13 mai devant le Centre national du cinéma et de l’image animée pour demander le retrait de son président, Dominique Boutonnat. Parmi les manifestants, se trouvaient Judith Godrèche, actrice et réalisatrice qui s’est faite la porte-parole du combat contre les violences sexuelles dans le cinéma depuis qu’elle a déposé plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon.
Dominique Boutonnat est accusé par son filleul, avec lequel il n’a aucun lien familial, d’agression sexuelle. Il accuse le producteur de cinéma de l’avoir agressé en 2019, alors qu’il était âgé de 21 ans. Le président du CNC, établissement public majeur dans le paysage de la création audiovisuelle et cinématographique française, nie les faits et plaide des « baisers consentis » et « des gestes d’affection qu’il a stoppés quand il a senti de la part de son filleul que ce geste aurait pu dégénérer en autre chose ». Malgré les accusations et sa mise en examen en 2021, son mandat a été renouvelé en 2022 et il comparaitra le 14 juin prochain dans le cadre de cette affaire.
Judith Godrèche en première ligne
En février dernier, Judith Godrèche s’était publiquement indignée devant le Sénat et avait demandé sa mise à pied : « Dominique Boutonnat est le président du CNC, une institution où les producteurs se rendent en rigolant parfois en se disant : ‘C’est drôle, je vais aller faire une formation contre les violences sexuelles dans une institution dont le président est lui-même accusé de violences sexuelles’. C’est quoi cette blague ? » Entendue ce lundi par la direction du CNC, Judith Godrèche dit dans Libération avoir « parlé, mais ne pas avoir été entendue. Maintenant qu’on s’est exprimé, la parole continue à vivre seule. »
« Il y a une commission d’enquête votée par l’Assemblée nationale pour accompagner et voir comment améliorer nos pratiques, a souligné Fanny de Casimacker, déléguée générale du Collectif 50/50, à l’Agence France Presse. Donc c’est complètement incohérent que, dans cette dynamique-là, à la présidence du CNC il y ait encore une personne qui soit accusée d’agression sexuelle
De leur côté, les organisateurs de la mobilisation de ce lundi 13 mai ont fait savoir dans Libération que « si Dominique Boutonnat bénéficie de la présomption d’innocence, il nous semble toutefois essentiel que notre principale institution donne l’exemple ».
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