pourquoi la France est plus touchée que le reste de l’Europe

La France est à la traîne sur la prévention et le dépistage du cancer. Si les chances de survie sont bien meilleures dans l’Hexagone que dans le reste de l’Europe, les Français sont davantage concernés par la maladie.

Les Français sont plus touchés par le cancer que leurs voisins européens, selon le résultat d’une étude de l’Organisation européenne du cancer parue ce lundi. Si les Français en contractent 8% de plus, leurs chances de survie pour les cancers les plus fréquents sont cependant meilleures que pour les autres habitants de l’UE. Près de 160.000 personnes décèdent tout de même chaque année du cancer en France, ce qui en fait toujours la première cause de mortalité.

Des cancers détectés plus tardivement que chez nos voisins européens, car la France est en retard dans le dépistage et la prévention selon l’Organisation européenne du cancer.

En effet, près de 30% des Français vivent dans des déserts médicaux, rappelle l’étude. C’est le cas de Josiane. Pour soigner son cancer du sein, cette habitante du Cher devait faire 400 kilomètres aller-retour.

“Il fallait que je sois prise en charge rapidement et j’ai donc choisi d’aller me faire soigner à Clermont-Ferrand, à pratiquement 200 kilomètres de chez moi. Tous les soins ont été faits là-bas, la chirurgie, la chimio… Donc c’est la croix et la bannière”, assure-t-elle.

Un manque de médecins dans toutes les spécialités

En France, il y a seulement un oncologue et demi pour 100.000 habitants, contre 3,2 en moyenne en Europe. Ce n’est pas à cause d’une crise de vocation, car l’oncologie reste attractive, mais c’est dû au manque général de médecins, explique Sophie Beaupère, déléguée générale d’Unicancer. “Le nombre de cas de cancers progresse. Il y a un doublement des cas de cancer en 30 ans”, indique-t-elle.

Et face à cette hausse, les autres soignants qui accompagnent les patients se font aussi plus rares.

“Il y a toute une série de spécialités médicales qui intervient. Les radiothérapeutes, les hématologues… Donc la problématique de démographie médicale touche l’ensemble de la profession”, détaille-t-elle.

Et aussi les infirmières, précise l’étude. Elles sont 858 pour 100.000 habitants en France, alors qu’en moyenne, en Europe, elles sont 20 de plus.