Pourquoi le temps « pourri » que connaît la France est un symptôme du réchauffement climatique

Marqué par des pluies importantes, des inondations récurrentes et des épisodes de froid parfois marqués, la météo qu’a connu la France lors de ce printemps météorologique 2024 a pu paraître en contradiction avec la tendance lourde du réchauffement climatique. Mais, en réalité, « mauvais temps » et réchauffement sont loin d’être contradictoires.

Un printemps qui compte parmi les plus chauds

D’abord, parce que, malgré le ressenti que tout un chacun a pu en avoir, il a fait, en ce printemps 2024, plutôt chaud en France. « Tous les premiers mois de l’année ont connu des températures au-dessus des normales », rappelle Yann Amice, météorologue chez Weather & Co. « Sur le mois de mai, on sera sur un mois de mai classique, mais, maintenant, c’est ça qui nous paraît anormal ! ».

Autrement dit, nous nous sommes habitués aux températures élevées. À tel point qu’on en oublierait presque que le printemps 2024 a été l’un des plus chauds jamais enregistrés en France. Selon les données relayées par Infoclimat, site qui fait référence en matière de partage de données climatiques, la période 1er mars – 20 mai est, avec une température moyenne de 12,41 °C, la 7e plus chaude depuis les années 1930.

Des pluies intensifiées par le réchauffement climatique

En réalité, les pluies qui sont tombées en grande quantité sur la plupart des régions françaises ces dernières semaines ne sont pas incompatibles avec le réchauffement climatique. Au contraire, celui-ci est même susceptible de les avoir intensifiées.

Pourquoi ? Parce que, comme l’explique la loi physique connue sous le nom de « formule de Clausius-Clapeyron », « plus l’air est chaud, plus il peut contenir d’eau sous forme de vapeur », résume Yann Amice. Selon la formule, une atmosphère plus chaude de 1 °C peut ainsi contenir 7 % d’humidité en plus. Humidité qui est ensuite vouée à retomber sur terres, sous forme de précipitations, dont les quantités sont augmentées d’autant.

 « Il est désormais établi de plus en plus clairement que le changement climatique occasionne une augmentation de l’intensité des précipitations extrêmes », confirme Météo France.

Parmi ces « précipitations extrêmes », figurent notamment celles tombées lors des orages, dont le printemps 2024 n’a pas été avare. Là encore, dans un climat réchauffé, ce n’est pas une surprise. « Dans un climat plus chaud, les phénomènes extrêmes, comme les orages, sont et seront plus violents », conclut Yann Amice.

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