Premier conseil des ministres en Haïti

Ce mercredi 8 mai, un Premier Conseil des ministres a réuni à Port-au-Prince le gouvernement démissionnaire et le CPT, le Conseil présidentiel de transition. Plusieurs décisions ont été adoptées, relatent nos confrères du quotidien Le Nouvelliste : renouvellement de l’État d’urgence et renouvellement du mandat des membres de la Cour des comptes.

Le rédacteur en chef du Nouvelliste Frantz Duval parle d’une réunion qui était « très attendue », car elle marque « vraiment la prise du pouvoir par le Conseil présidentiel de transition ». Le ministre de l’Intérieur a été changé – jusqu’ici c’était l’ex premier ministre Ariel Henry qui occupait ce poste ; l’État d’urgence a été renouvelé, et « il y aura peut-être une reprise bientôt du couvre-feu sur la région métropolitaine de Port-au-Prince ». D’autres décisions ont été prises « pour permettre à la machine administrative de l’État de mieux fonctionner dans les jours qui viennent ». Pour la sécurité, explique Frantz Duval, le Conseil a fini par comprendre, après avoir hésité et en rencontrant la police et les forces armées, « qu’il fallait faire appel à la force multinationale » : « ce sont les deux mois qui viennent de s’écouler qui ont permis au Conseil et à ses membres de comprendre la difficulté de la situation ».

Le rédacteur en chef du Nouvelliste est aussi revenu sur les pluies et les inondations qui frappent le nord du pays : 12 morts, plus de 2 000 maisons inondées. Il parle d’une « grande inquiétude pour Haïti toute entière », car le début de la saison cyclonique approche (à partir du 1er juin), « avec des villes où les canaux de drainages n’ont pas été curés depuis des mois ». « Dès qu’il pleut, même si c’est pendant deux minutes, il y a une inondation si ce n’est pas curé », explique ainsi sur RFI Patrick Alomonor, le maire-adjoint de Cap-Haïtien, la grande ville du nord endeuillées par les intempéries, qui demande plus d’argent pour la structure qui s’occupe de curer les canaux dans tout le département. 

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Inondations au Brésil

Les très fortes pluies et la montée des eaux sèment aussi la désolation en Amérique du sud, notamment où Brésil, où au moins une centaine de personnes ont déjà trouvé la mort. Plus de 160 000 personnes sont aujourd’hui sans abri après avoir dû fuir leur maison. À Rio de Janeiro, notre correspondante Sarah Cozzolino a rencontré des Brésiliens qui se mobilisent pour aider ceux qui ont été frappés par les pluies. « On se sentait mal d’être ici, impuissants, alors on a commencé cette mobilisation, qui a pris une énorme proportion », explique une volontaire, Carolina, qui coordonne le tri des vêtements – même si la priorité reste l’accès à l’eau potable. Cette mobilisation doit durer, explique Anna, bloquée à Rio et devenue bénévole : « L’important est de ne pas laisser la cause mourir en deux semaines. Parce qu’il ne s’agit pas d’un problème éphémère, la tragédie va durer, et nous avons besoin que le Brésil reste uni ».

Et ces inondations font toujours la Une de la presse brésilienne : O Globo rappelle ainsi que « l’inondation a déjà dépassé les records de la tragédie vécue en 1941 » au même endroit. La principale différence, explique un hydrologue interrogé par le journal, c’est que cette fois, « tout s’est passé beaucoup plus vite. L’escalade a été surréaliste ». Et puis « dans le passé, la population était moins nombreuse et n’occupait pas encore les zones à risque comme c’est le cas aujourd’hui ».

Folha de Sao Paulo s’est rendu à Canoas, où, « avec la moitié de son territoire envahi par les eaux, la municipalité compte jusqu’à un millier de personnes dans les files d’attente à la recherche de vivres distribuées par la mairie, mais il n’y en a pas pour tout le monde ». « Nous avons besoin de beaucoup de dons », explique le maire.

Ce mercredi, « le retour de la pluie et des vents forts dans la région de Porto Alegre a poussé le gouvernement de la ville à suspendre les opérations de sauvetage », précise Folha. Mais de nouvelles pluies sont prévues ce vendredi, et elles « toucheront précisément les régions les plus endommagées de l’État », se désole le quotidien. Des tempêtes parties pour être « presque aussi fortes que celles de la semaine dernière ».

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Grève générale en Argentine

Nouvelle grève générale ce jeudi 9 mai en Argentine, pour protester contre le programme d’austérité du président ultralibéral Javier Milei. Une grève lancée par la CGT qui, estime en UneLa Capital, promet de « paralyser le pays » : « il n’y aura ni transports ni cours, pas de fonctionnaires dans l’administration publique, les banques resteront fermées, pas d’activités dans les entreprises ».

Pour autant, le gouvernement minimise cette grève, et s’efforce de souligner qu’elle « ne modifie en rien le programme économique », écrit Pagina 12. Le président Milei s’est d’ailleurs affiché sur Instagram, rapporte Rio Negro, sur une photo le montrant un t-shirt entre les mains, sur lequel on peut lire : « Yo no paro », « moi je ne fais pas la grève ».

Pour autant, en privé, écrit Pagina 12, le camp présidentiel s’inquiète de la pression que cette grève pourrait exercer sur les sénateurs en plein débat sur le paquet de réformes dérégulatrices déjà adoptées par les députés. Et au Sénat, les chiffres sont serrés entre les pour et les contre…

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Les éborgnés du Chili se sentent abandonnés par l’État

Au Chili, plus de 4 ans se sont écoulés depuis la crise sociale d’octobre 2019, où la population réclamait de meilleures conditions de vie. Ces grandes manifestations avaient duré pendant plusieurs semaines, partout dans le pays. À la clé, des affrontements violents avec les forces de l’ordre – qui ont fait 34 morts, et au moins plus de 3 500 civils ont été blessés. Parmi eux, des centaines de personnes ont subi des traumatismes oculaires causés principalement par des tirs de flashball.

Ces éborgnés se sentent aujourd’hui seuls, abandonnés par l’État chilien. Notre correspondante Naïla Derroisné les a rencontrés à Santiago. Parmi eux, Natalia Aravena, 29 ans. Elle était dans une manifestation lorsqu’elle a reçu une bombe lacrymogène en plein visage. Elle a perdu son œil droit et depuis tout a changé pour cette infirmière de profession : « Je m’occupais de patients en psychiatrie. Et puis, j’ai perdu confiance en moi car en psychiatrie il y a toujours le risque qu’un patient en crise vous agresse, et avec un seul œil j’ai senti que ça pouvait me mettre en danger. J’ai donc arrêté, et aujourd’hui je passe des commandes pour des fournitures médicales, c’est un travail de bureau ». Après 4 années d’enquête, Natalia n’a pas obtenu réparation auprès de la Justice : « Les institutions nous mettent des bâtons dans les roues, surtout la police », explique Alejandra Arriaza, avocate, défenseure des Droits de l’homme, qui représente plusieurs victimes de traumas oculaires : « Les Carabiniers n’ont pas transmis leurs caméras embarquées. Des vidéos ont été trafiquées. Des preuves ont aussi été détruites ».

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Aux États-Unis, l’autoroute numéro 1 menacée par le changement climatique

L’autoroute numéro 1, la Highway 1, longe l’océan Pacifique sur 900 kilomètres, et elle fait ce jeudi la Une du Washington Post. Car si certaines portions de la Highway 1 sont régulièrement enterrées par des glissements de terrains, certains, écrit le journal, estiment qu’aujourd’hui la situation empire, entre autres à cause du changement climatique : « les tempêtes sont plus humides et s’infiltrent dans la roche poreuse qu’elles affaiblissent. Les feux de forêt laissent derrière eux des débris supplémentaires que les eaux de crue emportent vers le bas, sur la route. Enfin, les vagues provoquées par des tempêtes plus violentes et la montée des eaux rongent les falaises par en dessous ». Et malgré les travaux constants d’entretien – qui coûtent une fortune, une géologue estime qu’à un moment, les communautés qui se trouvent régulièrement isolées par ces problèmes sur l’autoroute vont peut-être devoir réfléchir à déménager.

Toujours dans le Washington Post, un autre article sur les ravages du changement climatique mais à l’échelle planétaire. Le quotidien se fait l’écho d’une étude selon laquelle « le changement climatique augmente les risques de nouvelle pandémie » : « un monde plus chaud d’écosystèmes ravagés est plus accueillant pour nombre de parasites, mais moins pour l’homme et d’autres formes de vie ».

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Mort du légendaire producteur alternatif Steve Albini 

Le producteur et musicien américain est mort ce mardi, à l’âge de 61 ans. C’était une légende du rock alternatif, une « icône du rock underground », écrit le site Pitchfork – et un critique acerbe des pratiques de l’industrie musicale. Le magazine Rolling Stone rappelle que Steve Albini a produit des albums de Nirvana, des Pixies, des Breeders, ou encore de PJ Harvey, avec un son « qui charriait une énergie brute ». En tête de ses dix enregistrements les plus remarquables, le New York Times place Where is My Mind ?, des Pixies, utilisé depuis dans de nombreux films.

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