Une étude récente suggère que quelques courtes périodes (1 à 2 minutes) d’activité physique vigoureuse quotidienne pourraient avoir des effets positifs surprenants sur votre santé et votre espérance de vie.
Je souligne souvent à quel point l’activité physique régulière est de loin le meilleur «médicament» pour rester en santé ou pour la retrouver. Une littérature scientifique abondante décrit très bien les effets bénéfiques d’un mode de vie physiquement actif et de l’exercice régulier sur une pléiade d’indicateurs de santé physique et mentale. Ce qui est cependant moins clair, c’est la quantité minimale d’activité physique ou d’exercice nécessaire pour en retirer les bénéfices pour notre santé et notre espérance de vie.
Importance de la technologie
Le développement de petits appareils détectant les mouvements comme les podomètres et les accéléromètres a constitué une percée importante, car leur utilisation a permis de mesurer de façon non invasive et beaucoup plus précise le nombre de pas (podomètre) et les mouvements (accéléromètres) effectués. L’utilisation de ces petits appareils a permis de mieux comprendre les liens entre le niveau d’activité physique et le risque de mortalité et de morbidité. Au-delà des 10 000 pas par jour fréquemment suggérés, des études ont démontré qu’on obtenait déjà des bénéfices importants aux alentours de 6000 à 8000 pas par jour1.
Toutefois, les données obtenues grâce à l’accélérométrie ont aussi permis de noter que même des petites périodes (quelques minutes) d’activité physique de haute intensité étaient associées à des réductions du risque de mortalité. Cela dit, l’accéléromètre ne permet pas de faire la distinction entre la personne qui court pour attraper son autobus et la personne qui fait son jogging matinal!
Activités courtes mais intenses
Le professeur Emmanuel Stamatakis, chercheur australien, a eu l’idée géniale d’étudier un sous-échantillon de 25 241 participants de l’étude UK Biobank qui rapportaient ne pas faire de l’exercice de façon régulière2. Ces personnes, âgées en moyenne de 61,8 ans et équipées d’un accéléromètre, ont été suivies pendant 6,9 ans pour la mortalité toutes causes confondues et pour celle associée aux maladies cardiovasculaires et au cancer.
Les résultats sont stupéfiants: trois petites périodes d’activité physique vigoureuse par jour, chacune d’une durée de 1 à 2 minutes, étaient associées à une diminution de 38 à 40% de mortalité toutes causes confondues et de mortalité par cancer et à une diminution de 48 à 49% du risque de mortalité par maladies cardiovasculaires.
Suggestions d’activité physique
Bien que nous devrions idéalement consacrer 150 minutes par semaine à la pratique d’activité physique d’intensité modérée à vigoureuse, nous savons qu’il est parfois difficile de respecter ces recommandations, et ce, pour toutes sortes de raisons.
Compte tenu du niveau élevé de sédentarité de la population, les résultats obtenus par le professeur Stamatakis sont extrêmement encourageants. Si vous montez rapidement quelques paliers d’escalier trois fois par jour, montez en marchant vigoureusement une rue avec un bon dénivelé, ou êtes contraint de courir deux coins de rue pour ne pas manquer l’autobus, ces simples petits gestes, qui requièrent peu de temps, pourraient vous sauver d’une mort prématurée. Idem pour les courses dans les centres commerciaux: pourquoi rester immobile sur l’escalier roulant? Profitez-en pour prendre l’escalier et monter au prochain étage encore plus rapidement!
En résumé, partez à la recherche des escaliers! Ce petit geste anodin pourrait vous sauver la vie!
LEXIQUE:
- Activité physique légère: vous pouvez chanter en la pratiquant.
- Activité physique modérée: vous pouvez parler mais pas chanter.
- Activité physique vigoureuse: vous ne pouvez dire que quelques mots.
1. Paluch AE et coll. Daily steps and all-cause mortality: a meta-analysis of 15 international cohorts. Lancet Public Health 2022;7:e219-28.
2. Stamatakis E et coll. Association of wearable device-measured vigorous intermittent lifestyle physical activity with mortality. Nat Med 2022;28 (12):2521-29.
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.