Ouestafnews – Le président béninois, Patrice Talon, a affirmé qu’il ne se présentera pas pour un troisième mandat en 2026, réitérant ainsi son engagement à respecter la Constitution du pays. Toutefois, il tient à se trouver un successeur qui ne « déconstruira pas » ses dix ans de réformes.
Dans un entretien avec le magazine Jeune Afrique, le président Talon souligne avoir « renforcé » la Constitution béninoise afin de limiter à deux le nombre de mandats présidentiels. Mais le président homme d’affaires tient à laisser le pays à un successeur qui ne « déconstruira pas ses réformes.
Le 22 janvier 2024, le président du groupe parlementaire de l’opposition, Nourénou Atchadé, avait déclaré lors d’une conférence de presse que le président béninois « ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2026 ». Le chef de l’Etat béninois « n’a jamais demandé et ne demandera jamais la révision de la constitution », avait rapporté le parlementaire cité par l’Agence de presse africaine.
Élu en 2016 et réélu en 2021, Patrice Talon devrait donc quitter le pouvoir en 2026, comme le prévoit la Constitution.
La question du troisième mandat a été relancée suite à la condamnation en janvier 2025 de l’homme d’affaires, ami et allié du président Talon, Olivier Boko, et de l’ancien ministre des Sports Oswald Homéky, pour « tentative de coup d’Etat ».
Les deux hommes qui ont comparu du 21 au 31 janvier 2025 à Cotonou devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), ont été reconnus coupables de « complot contre la sûreté de l’État » et « corruption d’agent public ».
Une décision fustigée par le parti d’opposition Les Démocrates de l’ancien président Yayi Boni. Dans un communiqué, il avait dénoncé une justice béninoise qui continue à « se soumettre à l’exécutif » au détriment de l’indépendance et de l’équité du système judiciaire.
Dans l’entrevue avec Jeune Afrique, le président Patrice Talon a confié avoir vécu l’affaire Olivier Boko comme un « drame », « une tragédie intime ». Il précise, toutefois, être « attentif » quant au choix de son successeur et entend « veiller » à ce qu’il ne cherche pas à « déconstruire les réformes accomplies en dix ans ».
Début janvier 2025, la Cour constitutionnelle du Bénin avait décidé de ne pas se prononcer sur la question de la limitation du nombre de mandats présidentiels suite à une requête de Christian Lagnidé, ministre des Sports sous la présidence de Mathieu Kérékou.
Pendant cette période, la Cour constitutionnelle béninoise avait ordonné au parlement de revoir certaines dispositions de la loi électorale, notamment le parrainage des candidats à la présidentielle. D’après le Code électoral béninois, tout candidat à l’élection présidentielle doit obtenir le parrainage d’au moins 10 % des députés et des maires, soit un minimum de 19 élus. L’assemblée nationale a 109 députés et le pays compte 77 maires.
Le Bénin, pays d’Afrique de l’Ouest, organisera en 2026 des élections municipales, législatives et présidentielle. Les candidatures pour l’élection présidentielle devront être déposées en octobre 2025, soit six mois avant le scrutin.
Début mars 2025, la Commission électorale nationale autonome (CENA) béninoise a reçu une délégation du Cadre de concertation de l’opposition pour discuter des préparatifs des élections de 2026. Les discussions ont abordé plusieurs points dont le suivi du recrutement des agents électoraux, l’accès aux listes des candidats et l’application de l’article 93 du Code électoral, selon des médias béninois.
Si des avancées ont été enregistrées sur les deux premiers sujets, des divergences subsistent concernant la remise de la fiche de compilation des résultats à tous les partis candidats, rapportent des médias béninois.
ON/md
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