L’élection présidentielle aura lieu au Cameroun au mois d’octobre prochain. En attendant, les populations ne peuvent que relever l’inertie des leaders des partis politiques d’opposition qui semblent éprouver toutes les difficultés du monde à mobiliser de potentiels électeurs. Dans les rues de la capitale Yaoundé, plusieurs citoyens ne passent pas par quatre chemins pour décrier cette situation. Onguéné Michel rencontré au quartier Melen, en fait partie. «J’ai l’impression que certains politiciens n’ont pas l’ambition de briguer un mandat présidentiel parce que leur inertie est indescriptible. Aucune action concrète n’est entreprise depuis le début de l’année. Certains sont même complètement effacés alors qu’ils ont annoncé leurs candidatures», constate avec amertume ce technicien en bâtiment.
Cet avis rejoint celui de certains leaders de la société civile qui pensent qu’un candidat à une élection présidentielle ne doit pas attendre la convocation du corps électoral pour solidifier son rapport avec les populations.
Pour la majorité des responsables de partis politiques rencontrés à Yaoundé, le manque de ressources financières expliquerait cette somnolence. Julien Tsofack, secrétaire général du Mouvement du Peuple pour le Développement du Cameroun (Mpdc), explique que «les partis politiques d’opposition ne vivent que des cotisations de leurs militants. Ce qui est vraiment insignifiant et ne permet pas la participation à une élection. C’est la raison pour laquelle nous attendons généralement la convocation du corps électoral pour nous déployer sur le terrain. Si jamais un candidat n’adopte pas cette stratégie, il s’auto-asphyxie rapidement», a-t-il déclaré.
Lire aussi : Cameroun: «Je veux connaître un autre président», la fièvre politique s’empare des jeunes
Pour l’instant, c’est le parti au pouvoir qui étend ses tentacules sur le terrain. Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) multiplie des descentes dans les régions afin de baliser le chemin à son candidat naturel Paul Biya, 92 ans dont plus de 42 ans au pouvoir. Le Rdpc est accusé par plusieurs acteurs politiques d’utiliser les moyens de l’État pour ses campagnes électorales.
Le 21/03/2025 à 11h33
Crédit: Lien source