L’ouverture ce vendredi 24 mai 2024, du procès de l’ancien Directeur de cabinet du président de la République Brice Laccruche Alihanga et de plusieurs hauts cadres de l’administration incarcérés dans le cadre de l’opération « scorpion » sera-t-elle l’occasion pour la justice gabonaise de rentrer dans l’ère de restauration entamée après le coup de libération du 30 aout 2023 ? Une question qui vaut son pesant d’or au moment où le pays aspire à tourner la page d’une justice qui a toujours été considérée comme inféodée au pouvoir exécutif.
Si ces audiences procèdent de la volonté de démêler l’écheveau sur cette opération qui avait défrayé la chronique dès décembre 2019, elle constitue également l’occasion pour les magistrats de véritablement dire le droit au nom du peuple Gabonais, comme le leur intime la loi de la République. En effet, ces derniers devront examiner méticuleusement les accusations portées contre ces hauts responsables qui pour certains continuent de croupir dans les geôles de la Prison centrale de Libreville à l’instar de Tony Ondo Mba, Jeremie Ayong ou encore Christian Patrichi Tanasa tandis que d’autres comme Hermann Nzoundou Bignoumba, Justin Ndoudangoye, Noël Mboumba et l’ancien directeur de cabinet du président de la République Brice Laccruche Alihanga ont bénéficié d’une liberté provisoire.
Quid des accusations de détournement de fonds publics contre BLA
D’ailleurs, pour le cas spécifique de ce dernier, la justice devra fournir les éléments de preuve l’incriminant. Accusés de détournement de fonds publics, les magistrats devront déterminer si les éléments avancés constituent véritablement une infraction. En effet, dans le cadre de ses fonctions de directeur de cabinet civil du président de la République, ce dernier lui aurait été octroyé des bonus issus de son compte personnel. Une pratique de bonus et prime qui selon une source au sein de la présidence de la République a toujours existé depuis feu le président Omar Bongo Ondimba.
Or, pour l’octroie de ces bonus et primes soient constitutifs du délit de détournement de fonds, il faudrait que ces derniers aient été distraits d’un compte public. En l’espèce, le gestionnaire du compte privé du chef de l’État recevait des instructions de ce dernier sous le contrôle du fils pour l’octroi desdits bonus à plusieurs des collaborateurs du chef de l’État. D’ailleurs, l’ancien président Ali Bongo Ondimba ne s’est jamais plaint d’un quelconque vol de fonds sur son compte et n’a jamais daigné répondre aux convocations de la justice quand Brice Laccruche Alihanga, qui lutte contre un cancer, devra se présenter à la barre sans que d’autres responsables qui ont reçu des bonus du président de la République ne soient entendus.
Un procès qui remet en cause la position du président de la Transition
Il faut dire que ce procès de l’ancien directeur de cabinet du président de la République et de ses anciens co-detenus sera également l’occasion de mettre en lumière les incongruités qui entoure ce dossier. Surtout que lors d’un déplacement à Oyem le 21 décembre 2023, le président de la Transition, le Général Brice Oligui Nguema avait déjà souligné le non-respect des procédures lors des arrestations et des poursuites engagées contre ces hauts responsables de l’administration gabonaise.
D’ailleurs, il se susurre que les aveux obtenus sous l’ère du président déchu Ali Bongo Ondimba n’auraient eu d’autre but que de maintenir en prison l’ancien directeur de cabinet Brice Laccruche Alihanga, en l’accusant de tous les péchés d’Israël. C’est d’ailleurs suivant ce schéma que l’ancien ministre des Hydrocarbures Noël Mboumba aurait été libéré. À terme donc, l’ensemble de ces responsables espèrent qu’à travers ce procès la vérité sera mise en lumière et qu’ils soient totalement blanchis dans ce dossier qui constitue de discreter selon certains observateurs la justice gabonaise qui ne manquera pas de laver devant la face de la nation sa crédibilité.
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