quand le Bénin séduit Kiabi

La marque française de prêt-à-porter vient de débuter son sourcing depuis la plate-forme industrielle de Glo Djigbé, près de Cotonou, développée par Arise IIP.

Un premier chargement qui en appelle d’autres… Les responsables de la plateforme industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ) et les opérateurs concernés ont célébré le 14 juin dernier l’expédition vers la France du premier lot de vêtements fabriqués pour Kiabi, une des enseignes de la galaxie Mulliez.
Cette réalisation « illustre la capacité du [pays] à répondre aux exigences des marchés internationaux et à intégrer des standards de qualité élevés« , selon les responsables de GDIZ. Elle montre aussi que le développement de la filière textile prend forme au Bénin.
L’expédition de vêtements « Made in Benin » pour Kiabi est constituée de 80 000 leggings pour enfants confectionnés dans les ateliers de la zone industrielle pilotée par la Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie – Bénin (SIPI-Bénin), la coentreprise entre Arise et l’État créée pour développer et gérer la zone industrielle.
« Cette commande marque le début d’une collaboration fructueuse entre SIPI-Bénin et Kiabi  avec un engagement de commande de 2 millions de pièces de vêtements pour 2024 et 4 millions pour 2025« , précise SIPI-Bénin que dirige Létondji Beheton.
Cette sous-traitance pour Kiabi n’est pas la première du genre, les ateliers installés sur la GDIZ ont déjà été sollicités par d’autres marques internationales. Voilà un an, les responsables de la zone annonçaient ainsi la livraison d’un lot de 70 000 pièces (leggings et polos) à la marque américaine The Children’s Place. Un contrat a déjà été également exécuté pour une autre marque américaine, à savoir United States Polo Association
Située à Abomey-Calavi, à 45 km au nord de Cotonou, GDIZ a été développé par Arise IIP, société pilotée par Gagan Gupta et son fonds ATIF (renommé Equitane depuis peu) et soutenue par les institutions financières panafricaines Africa Finance Corporation (AFC) et Afreximbank.
A vocation généraliste (agro-alimentaire, textile, industrie, services…) la zone industrielle béninoise est entrée en activité en 2023. Elle doit s’étendre à terme sur 1640 hectares, avec une première tranche de 480 hectares déjà développée. Selon Sipi-Bénin, près de 40  entreprises ont signé leur implantation sur la GDIZ, notamment dans la transformation du soja ou de la noix de cajou et donc le textile. Une douzaine sont déjà opérationnelles, totalisant 12 000 emplois.
La GDIZ conçue selon un schéma intégré doit s’accompagner progressivement de la création de logements, de services collectifs, d’infrastructures logistiques, y compris ferrées, etc. Ce type d’infrastructure industrielle est développé par Arise IIP également au Gabon avec la Zone économique spéciale du Gabon (GSEZ) et au Togo avec la Plateforme industrielle Adétikopé (PIA). Le groupe conduit par Gagan Gupta entend étendre ce modèle à d’autres pays comme le Nigeria, la RDC, le Rwanda, la Côte d’Ivoire et a dévoilé le 1er juin dernier un nouveau projet de ce type au Malawi.

Concernant la filière textile, le site GDIZ doit accueillir à terme, selon les plans du gouvernement, six  unités industrielles de transformation de fibre de coton d’une capacité totale de 100 000 tonnes et vingt-neuf ateliers de confection. Ces activités localisées sur la GDIZ constituent pour les pouvoirs publics un élément clé dans leur objectif de montée en gamme dans la chaîne de valeur du coton. Le Bénin est, pour rappel, un des tout premiers producteurs africains de fibre blanche  (deuxième derrière le Mali cette année) avec une récolte de coton graine qui a atteint 592 400 tonnes lors de la campagne 2023-2024.

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