C’est une série d’arrestations qui risquent d’enfoncer encore un peu plus le Soudan du Sud dans la crise politique. Selon le Sudan Tribune, la capitale du Soudan du Sud, Djouba, est en proie à des tensions accrues après une série d’arrestations de responsables de l’opposition. Le titre soudanais indique que le chef d’état-major adjoint, Gabriel Duop Lam, a été arrêté mardi 4 mars, tout comme le ministre du Pétrole, Puot Kang Chol.
Ces deux officiels et de nombreux autres membres du SPLM-IO ont également été arrêtés à leur domicile. Le SPLM-IO, ou Mouvement populaire de libération du Soudan en opposition, est le parti du premier vice-président, Riek Machar. Les forces de sécurité ont également maintenu une présence autour de sa résidence.
Dans le même temps, indique le site panafricain Afrik, de violents combats ont éclaté à Nasir, une ville située dans le nord-est du Soudan du Sud, opposant l’armée nationale à la White Army, une milice communautaire affiliée à Riek Machar. Selon Al-Jazeera, le groupe armé allié a envahi une base militaire située dans la région. Le Sudan Tribune affirme même que la milice a revendiqué le contrôle de cette ville proche de la frontière éthiopienne.
Le même scénario qu’en 2013 ?
Le principal parti d’opposition a condamné ces arrestations, estimant qu’elles violent l’accord de paix signé en 2018 qui devait mettre fin à la guerre civile qui a éclaté en décembre 2013 entre le camp du président Salva Kiir, d’une part, et celui du vice-président Riek Machar, d’autre part.
Cette nouvelle série de limogeages intervient après la purge effectuée début février par le président Kiir. Selon The East African, il avait alors démis de leurs fonctions deux de ses vice-présidents et une série de hauts responsables, dont certains sont membres du SPLM-IO. Le pays compte cinq vice-présidents, comme cela a été acté dans le cadre d’un accord de paix de 2018 visant à mettre fin à la guerre civile.
Dans un autre article, le Sudan Post notait alors que les changements de cabinet sont intervenus dans un contexte de rumeurs persistantes sur l’état de santé du président et sa possible démission. Selon certaines spéculations, Salva Kiir préparerait Bol Mel, un homme de confiance, pour lui succéder.
Le retour de la guerre civile est la crainte de nombreux observateurs. Al-Jazeera rappelle ainsi que la guerre civile avait précisément éclaté après le limogeage de Machar par le président Salva Kiir. Ce conflit avait causé la mort d’environ 400 000 personnes et le déplacement de millions d’habitants.
L’accord de 2018 prévoyait le partage du pouvoir au sein d’un gouvernement d’union nationale, entre Salva Kiir, au poste de président, et Riek Machar, à celui de premier vice-président.
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