qu’est-il reproché au producteur, cible d’une manifestation devant le CNC ?

Les manifestants veulent « séparer l’homme du CNC ». Ce lundi 13 mai, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées devant le siège du Centre national du cinéma et de l’image animée, situé dans le XIVe arrondissement de Paris, pour exiger le départ de Dominique Boutonnat, président de l’institution depuis 2019.

Relayé notamment par l’actrice Judith Godrèche, l’appel au rassemblement évoquait clairement la raison de cette mobilisation : Dominique Boutonnat fait actuellement l’objet d’une accusation d’agression sexuelle sur son filleul, des faits présumés pour lequel il sera jugé en juin prochain.

Comme le rappelle Le Monde, l’affaire en débuté en octobre 2020 avec le dépôt d’une plainte par le filleul de Dominique Boutonnat. Alors âgé de 21 ans, ce dernier accusait son parrain de l’avoir agressé sexuellement lors de vacances en Grèce au mois d’août précédent.

Un autre article du Monde précise que dans sa plainte, le jeune homme affirme que Dominique Boutonnat a « tenté, après s’être baigné nu dans la piscine, de le masturber' ». Les faits ne se seraient pas arrêtés là, le filleul dit avoir ensuite masturbé son parrain « pour qu’il arrête de le toucher ». L’accusé aurait également « essayé de lui imposer une fellation ».

Dans la suite de sa plainte, relayée par Marie Claire, la victime présumée décrit les conséquences terribles que cette agression a eu sur lui en évoquant une « descente aux enfers », avec « perte de poids, crises d’angoisse, pensées suicidaires ». Une enquête est rapidement ouverte à la suite du dépôt de plainte et de l’ouverture d’une information judiciaire pour « tentative de viol » et « agression sexuelle ».

Placé en garde à vue en février 2021 dans le cadre de l’enquête, Dominique Boutonnat nie fermement les faits qui lui sont reprochés devant les enquêteurs et reconnaît uniquement, selon Le Monde, des « baisers consentis » et des « gestes d’affection qu’il a stoppés quand il a senti de la part de son filleul que ce geste aurait pu dégénérer en autre chose ».

Les investigations se poursuivent et le producteur d’Intouchables et Polisse, président du CNC depuis 2019, est finalement mis en examen en avril 2022. Comme le raconte Télérama, les voix qui s’élèvent depuis plusieurs mois pour demander son départ de la direction du grand argentier de l’audiovisuel français se font alors de plus en plus pressantes, mais contre toute attente, la ministre Rima Abdul Malak décide en juillet de le maintenir en poste pour trois années supplémentaires !

En septembre 2022, la justice décidé de ne pas retenir l’accusation de « tentative de viol » et se concentre sur celle d' »agression sexuelle ». Près de deux ans plus tard, l’ancien camarade de promotion d’Édouard Philippe à Sciences Po devrait enfin être jugé par un tribunal correctionnel, la date du procès étant pour le moment fixée au 14 juin. Resté président du CNC dans l’intervalle, Dominique Boutonnat pourrait donc être toujours en poste au moment de passer devant la justice. Les manifestants rassemblés ce lundi à Paris espèrent le contraire.


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