Qui est Mira Murati, la femme derrière ChatGPT, prête à révolutionner l’IA ?


Ce 18 mars 2024, dans le réfectoire voûté du collège des Bernardins, un lieu habité autrefois par les moines cisterciens, Mira Murati dîne en compagnie, entre autres, du cocréateur de LinkedIn, Reid Hoffman, et d’une des responsables de Google DeepMind, Joëlle Barral. Au menu des discussions : les promesses mais aussi les menaces qu’engendre la montée en puissance de l’intelligence artificielle.

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« Un des principaux risques est de voir l’IA devenir plus intelligente que nous », a-t-elle reconnu d’une voix posée quelques minutes auparavant, à l’occasion d’une conférence organisée par le think tank et centre de recherche Human Technology Foundation.

Une apparition trop rare pour celle qui a longtemps laissé toute la lumière à l’actuel PDG, Sam Altman. Car, depuis son arrivée chez OpenAI en 2018, Mira Murati, qui en est devenue directrice de la technologie en 2022, a supervisé la progression du robot conversationnel ChatGPT, le générateur d’images Dall-E ou encore Codex, un système d’intelligence artificielle conçu pour traduire le langage naturel en code informatique. Bref, Mira Murati est le cerveau derrière ChatGPT.

Son paratonnerre aussi. Car, durant la crise interne chez OpenAI, en novembre 2023, Mira Murati a joué un rôle crucial en assurant la stabilité de l’entreprise. Après le renvoi surprise de Sam Altman (qui a fini par revenir aux manettes au bout d’une semaine), Murati a assuré le rôle de PDG par intérim, une décision du conseil d’administration visant à rassurer les employés et les partenaires.

Un projet ambitieux

Ce choix s’expliquait par sa profonde connaissance des opérations techniques et stratégiques d’OpenAI, mais aussi par sa capacité à naviguer dans des environnements sous haute pression. Celle dont la chanson préférée est « Paranoid Android » (Radiohead) savait-elle déjà qu’elle allait, quelques mois plus tard, quitter le navire pour tenter sa propre aventure ? Le 25 septembre 2024, l’entrepreneuse de 36 ans a en effet annoncé son départ d’OpenAI.
À LIRE AUSSI IA : « Les Européens comprennent qu’ils doivent réduire leur dépendance aux Américains »Dans un message concis, elle exprimait son désir de « créer le temps et l’espace pour ses propres explorations ». Sam Altman, visiblement pris de court, a réagi le même jour sur la plateforme X (anciennement Twitter) : « Je ressens une immense gratitude envers elle pour ce qu’elle nous a aidés à construire et à accomplir, mais surtout je ressens une gratitude personnelle pour le soutien et l’affection durant tous les moments difficiles. Je suis enthousiaste quant à ce qu’elle fera ensuite. »

Le 18 février 2025, Mira Murati a annoncé la création de sa propre start-up, Thinking Machines Lab. Un projet ambitieux qui a rassemblé une trentaine de chercheurs reconnus, venus d’Anthropic, de Mistral ou encore d’OpenAI. Parmi eux, John Schulman, cofondateur d’OpenAI en 2015, passionné de robotique et de neurosciences, qui devient le scientifique en chef de sa nouvelle entité. En quittant son poste, l’ancienne directrice de la technologie d’OpenAI a emporté avec elle une vision, un réseau et une ambition claire.

Promouvoir la « science ouverte »

Née le 16 décembre 1988 à Vlorë, en Albanie, Mira Murati a très tôt manifesté une passion pour les mathématiques, participant à des olympiades scientifiques avant d’obtenir une bourse pour étudier au Pearson United World College of the Pacific (Canada). Son parcours académique la conduit ensuite aux États-Unis, où elle décroche un double diplôme : un bachelor of arts au Colby College en 2011 et un bachelor en ingénierie à la Thayer School of Engineering de Dartmouth College en 2012.À LIRE AUSSI Souveraineté, énergie, défense… Les guerres de l’IA sont déclarées


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Après un rapide passage chez Goldman Sachs, Mira Murati en fait un autre dans l’entreprise Zodiac Aerospace et participe au développement de la voiture électrique Model X chez Tesla. Avant OpenAI, elle rejoint le spécialiste des interfaces hommes-machines Leap Motion.

Toujours persuadée que l’intelligence artificielle doit être maniée avec précaution, elle veut, avec Thinking Machines Lab, promouvoir la « science ouverte », c’est-à-dire ce que promettait Open AI à ses débuts avant de se refermer petit à petit. Bref, si elle va jusqu’au bout de sa promesse, la trentenaire pourrait bien faire de l’ombre à son ancien boss, Sam Altman.


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