Rabat et Accra annoncent la réactivation de tous les mécanismes de concertation bilatérale, y compris la commission mixte Maroc-Ghana
L’ambassadrice du Maroc au Ghana, Imane Ouaadil, a été reçue par le ministre ghanéen des Affaires étrangères, Samuel Okudzeto Ablakwa, au siège de la diplomatie à Accra. Cette rencontre a été l’occasion d’affermir les relations bilatérales et d’examiner de nouvelles perspectives de collaboration dans les domaines d’ordre stratégique, académique et économique.
Un engagement commun pour la stabilité régionale
Les discussions ont tout d’abord porté sur la situation au Sahel et les défis sécuritaires qui en découlent. L’ambassadrice marocaine a insisté sur la nécessité de réintégrer les États sahéliens au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), estimant que «leur retour ne constitue pas seulement une affaire de diplomatie, mais un impératif pour la stabilité et la résilience économique de l’ensemble de la région.» Elle a rappelé l’engagement du Maroc à œuvrer en faveur d’un espace ouest-africain plus sûr et plus prospère.
Le chef de la diplomatie ghanéenne a souligné la position de son pays en faveur d’un dialogue constructif avec les États sahéliens. «Le Ghana, fidèle à ses engagements au sein de la Cédéao, continuera de travailler aux côtés de ses partenaires pour rétablir l’unité régionale et favoriser des solutions durables aux crises qui fragilisent le Sahel», a-t-il déclaré.
Dans cette même optique, le Maroc a sollicité, selon des sources locales, le soutien du Ghana pour son renouvellement au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), mettant en avant sa volonté de porter une voix africaine forte dans les instances internationales et de contribuer à une gouvernance mondiale plus équitable.
Un nouvel élan pour la coopération universitaire
La diplomatie n’a pas été le seul domaine abordé. L’ambassadrice Ouaadil a annoncé un élargissement considérable du programme de bourses marocaines destinées aux étudiants ghanéens, leur nombre passant de 90 à 180 par an. «L’éducation est l’un des piliers les plus solides de notre relation bilatérale : former la jeunesse ghanéenne dans nos universités, c’est investir dans l’avenir du partenariat entre nos deux pays», a-t-elle affirmé. Le ministre Ablakwa, lui, a souligné l’importance d’orienter ces perspectives académiques vers des filières essentielles au développement du Ghana. «Les sciences, la technologie et l’agriculture doivent être au cœur de cette coopération éducative, afin de doter notre pays des compétences nécessaires à son essor», a-t-il précisé.
Un rapprochement économique axé sur l’agriculture et l’investissement
Sur le plan commercial et industriel, les deux parties ont exprimé leur volonté d’accroître leurs échanges et d’explorer de nouveaux axes de coopération. Le Ghana, soucieux d’améliorer sa souveraineté alimentaire et d’étoffer ses capacités agricoles, a sollicité l’expertise marocaine dans la production d’engrais et de semences, un domaine où le royaume chérifien excelle grâce aux ressources de l’Office chérifien des phosphates (OCP).
«Le Maroc dispose d’une expertise incontestable dans l’agriculture et l’agro-industrie, et nous sommes prêts à mettre ce savoir-faire au service des ambitions ghanéennes dans ce secteur clé», a déclaré l’ambassadrice. Le ministre Ablakwa a confirmé l’intérêt du Ghana pour une collaboration accrue dans ce domaine. «L’expérience marocaine peut nous être précieuse pour accroître notre rendement agricole et garantir une meilleure sécurité alimentaire», a-t-il ajouté.
Réactivation des mécanismes de concertation bilatérale
Les échanges ont également permis d’aborder la nécessité de réactiver la Commission mixte de coopération maroco-ghanéenne (PJCC), dont la dernière session remonte à 2018. «Cet organe est un levier essentiel pour structurer nos engagements et assurer le suivi de nos projets communs», a rappelé le ministre Ablakwa.
L’ambassadrice Ouaadil a confirmé la disponibilité du Maroc à relancer cette instance, insistant sur le fait qu’«un dialogue institutionnel régulier est indispensable pour que nos accords ne restent pas lettre morte, mais se traduisent en actions concrètes au bénéfice de nos deux peuples.»
Une relation appelée à se développer
Au terme de la rencontre, les deux diplomates ont réaffirmé leur attachement à un partenariat ambitieux et pérenne. «Le Maroc considère le Ghana comme un acteur incontournable sur la scène africaine et entend approfondir ses relations avec lui dans un esprit de fraternité et d’intérêt mutuel», a déclaré l’ambassadrice Ouaadil. Le ministre Ablakwa a, pour sa part, insisté sur la nécessité de maintenir une concertation régulière et de multiplier les échanges de haut niveau. «Nos deux pays partagent une vision commune pour l’Afrique, fondée sur la coopération, la prospérité et la paix. Nous avons tout à gagner à travailler ensemble pour faire avancer cette ambition», a-t-il conclu.
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