Ramadan en Guinée. Vendue par petits tas et à grands prix: la pomme de terre, la star qui se fait rare

«Par petits tas.» Actuellement, c’est la seule manière de se procurer de la pomme de terre dans presque tous les marchés. «Nous sommes obligés de vendre la pomme de terre par petits tas, car lorsqu’on achète de gros sacs de 20 kilos au marché de Madina, certains sacs sont de mauvaise qualité et coûtent jusqu’à 170.000 francs guinéens (GNF). Ces pommes de terre n’ont pas de goût et se gâtent rapidement. Quant à la pomme de terre de bonne qualité, elle se vend à 280.000 GNF le sac de 20 kilos. Ce sont des sacs que nous en petits tas à 2.000, 5.000 ou 10.000 GNF. Les prix restent toujours élevés», souligne Fatoumata Berete, commerçante.

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De son côté, Mamadou Dian Diallo, gestionnaire d’un restaurant est confronté à la hausse des prix de ce tubercule. «La pomme de terre est un produit saisonnier qui peut se détériorer rapidement. Actuellement, c’est la pomme de terre congelée qui se vend. De manière générale, la conservation de la pomme de terre cultivée localement pose problème aggravé par le mauvais état des routes. L’acheminement des produits depuis les zones de production jusqu’aux points de vente est un réel problème. C’est pour cela que nos producteurs locaux font face à d’énormes difficultés.» La pomme de terre, utilisée dans une multitude de plats copieux, reste un produit incontournable malgré la hausse de son prix.

Pourtant, et selon le président de la fédération des paysans du Fouta Djallon, la production de pomme de terre a augmenté entre 2023 et 2024, la production est passée de 80.000 à 150.000 tonnes.

Cette rareté du tubercule contraste avec les ambitions du gouvernement qui a décidé de subventionner tous les intrants agricoles pour la campagne 2024-2025 pour un montant de 25 millions de dollars. En Guinée, l’agriculture contribue à hauteur de 27,3% au PIB et emploie environ 60% de la population active.