Rapport d’activité du Groupe d’experts sur le Soudan du Sud présenté en application de la résolution 2683 (2023) (S/2023/922) – South Sudan

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Résumé

Les dirigeants sud-soudanais indiquent que les élections, fixées à présent au mois de décembre 2024, sont le moyen de sortir le pays du bourbier de la transition.

Elles ne permettront pas de réaliser les aspirations de la période de transition, mais pour bon nombre de personnes lassées par un processus politique dirigé par Djouba, qui a concrètement très peu amélioré leur vie, elles y mettront pour le moins un terme.

Hors des rangs du Mouvement populaire de libération du Soudan (MPLS), parti du Président du Soudan du Sud, Salva Kiir Mayardit, nombreux sont ceux qui s’inquiètent de ce que les principales dispositions de l’Accord sur le règlement du conflit au Soudan du Sud, indispensables pour des élections libres et régulières, ne soient pas encore appliquées, face aux nombreux problèmes qui se présentent.

Si bon nombre d’entre eux sont ancrés dans la politique fracturée du pays, d’autres, comme les inondations provoquées par les changements climatiques, sont extérieurs. Le 15 avril 2023, un conflit a éclaté entre des factions rivales au sein des forces de sécurité soudanaises. Malgré l’action de médiation du Président Kiir et d’autres dirigeants de la région, le conflit au Soudan pourrait se prolonger et avoir de graves conséquences pour le Soudan du Sud.

Plus de 350 000 personnes ont franchi la frontière soudanaise pour se rendre au Soudan du Sud depuis le mois d’avril ; la plupart cherchaient refuge dans des États frontaliers déjà en proie à une crise humanitaire. L’insécurité alimentaire localisée, exacerbée par la perturbation des voies de ravitaillement essentielles depuis le nord, a eu des conséquences catastrophiques, tandis que la rivalité autour des ressource s qui en a résulté accentuait les tensions intercommunautaires.

Le pétrole sud-soudanais a continué de couler, mais demeure entièrement subordonné aux voies d’exportation à travers le Soudan. Près de 90 % des recettes publiques restent donc dangereusement tributaires des intérêts stratégiques des factions soudanaises rivales, qui se sont chacune emparées d’une partie de cette infrastructure vitale.

Ces problèmes extérieurs ont toutefois aggravé de nombreuses plaies que le Soudan du Sud s’est infligées à lui-même.

Les réformes du secteur de la sécurité, notamment le déploiement des Forces unifiées nécessaires, demeurent lentes et doivent maintenant progresser en dehors de toute médiation soudanaise, qui avait été indispensable pour surmonter les obstacl es par le passé. Dans le même temps, la poursuite du recrutement et l’intégration parallèle des groupes de milices ont affaibli la cohésion et la discipline au sein des Forces sud-soudanaises de défense du peuple. Les bas salaires et les conditions de travail médiocres continuent d’inciter les soldats à se tourner vers l’économie parallèle, notamment par la vente d’armes et de munitions aux populations civiles qui participent à des razzias de bétail et à d’autres violences infranationales. Les tentatives parallèles de désarmer les civils sont souvent entravées par la méfiance à l’égard des institutions nationales, les populations visées craignant d’être fragilisées et laissées sans protection.

Ni les élections ni le déploiement des Forces unifiées nécessaires n’apporteront de solutions rapides à ces problèmes.

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