RDC : Congo N’est Pas à Vendre demande une enquête sur la gestion controversée du gisement de lithium de Manono par Cominière
Dans un communiqué ce vendredi 10 mai, la coalition le Congo N’est Pas à Vendre (CNPAV) exige une enquête officielle sur la gestion du gisement de lithium de Kitotolo-Manono par la Cominière, une société minière publique en République démocratique du Congo (RDC), qui aurait reçu 70 millions de $ de Zijin Mining, une société chinoise dirigée par Jean David E’ngazi, en même temps aussi membre du conseil d’administration de la Cominière.
A en croire Congo n’est pas à vendre, cette « donation » a été effectuée dans le cadre d’un accord de coentreprise pour l’exploitation du gisement de lithium de Kitotolo-Manono, dans le Tanganyika, qui présente un énorme potentiel pour aider la RDC à se développer économiquement, au vue de son rôle dans le contexte de « la transition énergétique » et de la haute convoitise dont il fait objet en raison de son utilisation dans les batteries des véhicules électriques. Ce gisement de lithium de Manono, regrette le CNPAV, fait l’objet de nombreuses accusations, notamment de corruption et de mauvaise gestion.
Pour le CNPAV, l’enquête exigée doit s’élargir aux ministères des Mines et du Portefeuille, qui ont un regard actif dans la gestion minière en RDC.
« Le CNPAV appelle également à entamer une action disciplinaire contre les membres du conseil d’administration impliqués dans la transaction vers l’ONG le Bouclier, passer à la restitution des fonds au trésor public et entamer un audit indépendant des fonds déjà reçus et dépensés par Le Bouclier, utiliser les résultats de l’enquête de l’IGF pour des actions judiciaires contre les personnes impliquées dans le dossier,…inviter le ministre des mines devant le parlement pour lui dresser une question orale avec débat sur le dossier Cominière et assurer la publication du contrat Manono Lithium SAS conformément aux exigences du code minier », peut-on lire dans le communiqué.
La Cominière a déjà été accusée par l’Inspection générale des finances (IGF) de « brader » les actifs de l’État et de « dilapider » les bénéfices. L’attribution du gisement de Manono à AVZ Minerals en 2016 a également fait l’objet de controverses.
Pour Congo n’est pas à vendre, le gouvernement congolais aurait dû organiser un appel d’offre pour négocier un accord en position de force, parce que « ce gisement a fait l’objet d’une forte compétition entre investisseurs et appartenait jusqu’en 2022 à Dathcom, une joint-venture contrôlée par une société australienne AVZ Minerals ». Cette structure regrette qu’en lieu et place, le gouvernement a permis à la Cominière de négocier de gré à gré un accord avec Zijin Mining.
Bruno Nsaka
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