Réagir : La vérité historique selon François Ndong Obiang & Cie  | Gabonreview.com

 

Au Gabon, le parti Réagir a renforcé ses rangs en accueillant deux nouvelles formations politiques par fusion-absorption et en enregistrant l’adhésion de 200 nouveaux membres dans la province du Haut-Ogooué. Un élan de croissance qui a marqué l’ouverture de son 2e congrès ordinaire le 15 mars. Si ces nouvelles adhésions sont une victoire pour le parti, François Ndong Obiang, son premier président statutaire, en a profité pour rappeler ce qu’il considère comme la ‘’vérité historique’’. Une prise de parole stratégique alors que le parti traverse des tensions internes. 

François Ndong Obiang, le 15 mars 2025 au congrès de Réagir. © GabonReview

 

À l’ouverture de son 2e congrès ordinaire, l’Union socialiste gabonaise (USG) a officialisé sa fusion avec le parti Réappropriation du Gabon pour son indépendance et sa reconstruction (Réagir). «Cette fusion marque une étape importante dans notre engagement commun pour reconstruire le Gabon sur les plans social, économique et culturel», a déclaré Éric Claude Mba, le porte-parole de l’USG. Affirmant que ce rapprochement doit permettre de mieux répondre aux attentes des Gabonais, il a souligné qu’il représente également une opportunité pour le parti d’accroître son influence et d’affronter avec plus de poids les prochaines échéances électorales.

Le Mouvement alternative pour le développement (MAPD) a lui aussi rejoint Réagir, entérinant sa fusion dès l’ouverture du congrès. Son représentant, Albert Mouengo Oupiengou, a salué cette union, qu’il estime bénéfique pour le Gabon et les valeurs défendues par ces formations politiques, notamment «le Gabon aux Gabonais». Ravi de ces fusions-absorptions, François Ndong Obiang a rappelé le rôle historique de l’USD, un parti né au lendemain de la Conférence nationale de 1990 avec l’ambition d’instaurer une gouvernance exemplaire, et le MAPD, une formation issue de l’opposition, ayant conservé «une certaine ligne de conduite et une certaine exemplarité».

Des fusions stratégiques pour renforcer l’influence ?

Ces fusions ne sont pas les seules avancées enregistrées par Réagir. Le parti a accueilli 200 nouveaux membres dans le Haut-Ogooué et s’attend à la signature prochaine de 500 autres adhésions par des jeunes. «Ces jeunes ont failli être emportés par l’illusion et le mensonge et ils se sont vite rendu compte que le Réagir réel se trouve ici en ces lieux où j’ai dirigé Alternance 2023 et où nous avons sorti le candidat Ondo Ossa», a déclaré Ndong Obiang. Alors que la structure politique reste en proie à des tensions internes, il a insisté sur sa version des faits. «Ça c’est la vérité historique. Pourquoi d’autres personnes veulent aller contre la vérité historique et inventer des allusions qui ne passent pas dans l’inconscient des hommes».

Cette vérité historique, il dit également la puiser dans la genèse du parti né à l’initiative de jeunes Gabonais à Paris. «Ils m’ont simplement invité en France deux fois. La première fois j’ai décliné leur offre en leur disant que ce n’est pas sur les bords de la Seine qu’on fait la politique gabonaise», a-t-il confié. Rentré au Gabon, il a de nouveau été appelé puis a finalement accepté la proposition de «Bruno Ondo Mintsa, Persis Lionnel Ondo Essono et les autres, Félix Bongo y compris». «C’est ici que tout s’est passé», a-t-il soutenu répondant aux contestations sur la légitimité du siège du parti, revendiqué par l’autre faction conduite par Michel Ongoundou Loundah.

Le combat pour l’alternance et les choix politiques du parti

François Ndong Obiang a affirmé en avoir personnellement négocié l’acquisition du siège problématique, à une époque où de nombreux bailleurs refusaient de louer des locaux à des partis d’opposition, par crainte de répressions similaires à celles subies par Jean Ping en 2016. «J’ai pris la responsabilité d’aller moi-même rencontrer les propriétaires», a-t-il déclaré évoquant le cas de la bailleresse qui finalement accepté de louer à Réagir son siège statutaire. Alors que le positionnement des deux factions sur l’échiquier est désormais diamétralement opposé, il a rappelé le contexte des événements d’août 2023, qui a finalement emmené les cadres de Réagir à travailler avec le pouvoir actuel.

«Nous n’étions pas seuls dans ce combat pour l’alternance. Nous étions accompagnés par les mânes des ancêtres», a-t-il affirmé, ajoutant parlant toujours du siège, que «c’est ici qu’est né le candidat consensuel qui a permis aux militaires de refuser l’inacceptable du 30 août». Selon lui, cette réalité est incontestable, sauf pour «ceux qui s’égarent dans les méandres du mensonge». Avec ces nouvelles alliances et adhésions, Réagir semble vouloir renforcer sa place sur l’échiquier politique gabonais. Reste à voir comment cette dynamique évoluera face aux tensions internes et aux défis à venir.

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