Bamako, Mali, 11 juillet 2024 – Bamako a été le théâtre d’un atelier réunissant les acteurs majeurs du secteur financier malien. Organisé dans le cadre du projet ACCEL Africa, cet événement avait pour objectif de mobiliser le secteur financier dans la lutte contre le travail des enfants, un fléau persistant au Mali.
Comprendre le travail des enfants : Un enjeu de taille
L’atelier a débuté par une sensibilisation approfondie sur la problématique du travail des enfants. Les participants ont pu saisir la complexité de ce phénomène, ses causes profondes, souvent liées à la pauvreté et à l’exclusion, et ses conséquences néfastes sur le développement des enfants et de la société.
L’accent a été mis sur l’importance de distinguer le travail des enfants des activités d’apprentissage traditionnelles, qui peuvent jouer un rôle positif dans la socialisation et l’éducation des jeunes générations.
Le rôle clé de la finance solidaire
La finance solidaire, qui vise à concilier performance économique et impact social, a été identifiée comme un levier puissant pour lutter contre le travail des enfants. En favorisant l’inclusion financière des populations vulnérables, elle peut contribuer à améliorer leurs moyens de subsistance et à réduire la pression économique qui pousse les familles à recourir au travail des enfants. L’atelier a permis de transmettre les fondements clés pour que les acteurs du secteur financier prennent conscience et comprennent l’importance de leur rôle dans la lutte contre le travail des enfants.
« Nous sommes très ravis de cet atelier, cela nous a permis de renforcer nos capacités et nos connaissances sur le concept du travail des enfants et les liens avec l’inclusion financière », a déclaré un représentant d’institution de microfinance après l’atelier.
Diagnostic du secteur financier malien en matière de lutte contre le travail des enfants
Les acteurs financiers maliens ont activement participé à l’atelier, démontrant leur engagement croissant dans la lutte contre le travail des enfants. Ils ont collectivement identifié les forces et les faiblesses du secteur financier dans ce domaine, ainsi que les opportunités à saisir. Parmi les forces, on note un maillage territorial important, une relation de confiance établie avec les clients et une digitalisation croissante des services, autant d’atouts à exploiter pour lutter contre le travail des enfants.
Cependant, des défis de taille persistent. Le manque de fonds dédiés spécifiquement à cette cause, l’inadéquation des produits et services financiers aux besoins des populations vulnérables et le manque d’expertise dans l’évaluation des risques liés au travail des enfants constituent des obstacles majeurs. Les participants ont également souligné l’importance de renforcer les capacités des acteurs du secteur financier sur cette thématique, notamment en matière de formation, d’outils d’évaluation et de développement de produits adaptés.
Malgré ces défis, l’atelier a mis en lumière de nombreuses opportunités pour le secteur financier malien. La présence de structures d’appui et d’encadrement, les opportunités d’affaires liées à l’inclusion financière et le potentiel de la finance digitale pour toucher les populations les plus vulnérables sont autant de leviers à actionner pour renforcer l’impact du secteur financier dans la lutte contre le travail des enfants.
Collaboration et synergies pour lutter contre le travail des enfants
L’atelier de Bamako a mis en lumière l’importance de la collaboration et des synergies entre les acteurs du secteur financier pour lutter efficacement contre le travail des enfants. Les participants ont reconnu que la mise en commun de leurs ressources, expertises et réseaux est essentielle pour relever les défis auxquels le secteur est confronté.
Deux axes de collaboration ont été identifiés comme prioritaires :
- Renforcement des capacités des employés des institutions de microfinance (IMF) en matière de travail des enfants. Les participants ont souligné l’importance de former le personnel des IMF pour qu’il soit mieux équipé pour identifier, prévenir et atténuer les risques liés au travail des enfants dans leurs activités.
- Développement de solutions financières innovantes. L’atelier a encouragé les participants à explorer de nouvelles approches et à concevoir des produits financiers adaptés aux besoins des populations vulnérables, contribuant ainsi à réduire leur dépendance au travail des enfants.
La principale décision issue de l’atelier est la création d’une charte commune pour le secteur de la microfinance, portée par l’APSFD (Association Professionnelle des Systèmes Financiers Décentralisés). Cette charte, qui sera validée par tous les membres, matérialisera l’engagement des IMF dans la lutte contre le travail des enfants et servira de feuille de route pour les actions futures.
« Je pense que c’est le début de notre collaboration avec l’OIT. On espère aller vers les étapes suivantes, notamment le développement de la charte sur le travail des enfants qui est très importante, » a déclaré le représentant de l’APSFD, soulignant l’importance de cette initiative pour le secteur financier malien.
Cette initiative témoigne de la volonté du secteur financier malien de s’unir pour lutter contre le travail des enfants et de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations les plus vulnérables. L’élaboration et la mise en œuvre de cette charte commune constituent une étape prometteuse vers un avenir où chaque enfant au Mali pourra grandir et s’épanouir à l’abri de l’exploitation économique.
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