Aliou Bah, président du Mouvement démocratique libéral (MoDeL), a été condamné en janvier dernier à deux ans de prison ferme pour « offense et diffamation » à l’encontre du général Mamadi Doumbouya, qui avait pris le pouvoir par la force en septembre 2021 après avoir renversé le président civil, Alpha Condé.
La junte est régulièrement accusée de réprimer la liberté d’expression et de faire taire des figures de l’opposition dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
A l’ouverture de son procès en appel, M. Bah a plaidé non coupable: « Je ne reconnais pas les faits qui me sont reprochés », a-t-il dit devant la cour.
« Je sais que je ne suis pas le premier à subir cela, et je souhaite être parmi les derniers. C’est justement pour contribuer à changer cet ordre que je me suis engagé en politique », a déclaré l’opposant.
Selon sa défense, il est reproché à Aliou Bah d’avoir, lors de meetings, « appelé les chefs religieux (guinéens) à sortir de leur silence » sur la situation en Guinée et qualifié d' »incompétent » le CNRD, l’organe dirigeant de la junte.
La juge a renvoyé au 9 avril la suite du procès pour examiner la demande de la défense que la presse puisse filmer et photographier le procès.
« Nous attendons une décision qui reflète la vérité et respecte les droits fondamentaux de chacun », a dit mercredi à l’AFP un responsable du MoDeL, Moïse Diawara, qui espère qu’il sera « innocenté ».
Des représentants des missions diplomatiques française, belge, espagnole, britannique, américaine et de l’Union européenne (UE) étaient présents dans la salle d’audience de la cour d’appel de Conakry.
« La justice doit libérer l’opposant politique et réaffirmer le droit à la liberté d’expression, fréquemment bafoué depuis l’arrivée au pouvoir » de la junte, a estimé mardi sur X le bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Ce procès intervient dans un climat tendu, marqué par la disparition de plusieurs opposants à la junte et une restriction sévère des libertés.
Des manifestations réclamant le départ des militaires sont régulièrement interdites et plusieurs médias ont été fermés dans le pays.
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