Réunion cruciale pour l’avenir du bassin du Congo : Un nouveau pacte pour la forêt et l’environnement – VivAfrik
Le Bassin du Congo, reconnu comme le deuxième plus grand massif forestier tropical du monde et un pilier essentiel dans la régulation climatique mondiale, pourrait bientôt bénéficier d’un nouveau modèle de financement international. À l’initiative de la Commission des forêts d’Afrique Centrale (COMIFAC), les pays de la région se sont réunis pour discuter de l’avenir du Congo Basin Pledge, un accord crucial signé à Glasgow en 2021, dont les engagements sont prévus pour prendre fin après 2025. Cette réunion a pour objectif de formuler une vision à moyen et long terme du financement « juste et équitable » de la préservation des forêts du Bassin du Congo, afin de garantir leur rôle vital dans la lutte contre le changement climatique.
Objectif de la réunion : consolider une position commune
La réunion du Groupe de Travail de la COMIFAC sur le Financement du Secteur Forêt-Environnement, qui s’est tenue récemment, avait pour objectif de préparer les pays de l’Afrique centrale à un futur accord ambitieux et renforcé, succédant au Congo Basin Pledge. Les discussions ont porté sur la consolidation d’une feuille de route commune, visant à maximiser les financements et à instaurer un cadre diplomatique solide pour soutenir les efforts de conservation des forêts dans cette région stratégique. La question centrale de cette réunion a été de définir un modèle financier soutenable et équitable qui tienne compte des besoins spécifiques des États, des communautés locales et des peuples autochtones qui sont les premiers protecteurs de ces écosystèmes.
Le bassin du Congo : un poumon vital pour la planète
Le Bassin du Congo abrite des forêts primaires essentielles à la régulation du climat mondial. Ces forêts, qui couvrent près de 3 millions de kilomètres carrés, sont souvent surnommées le « poumon de la planète », car elles absorbent une quantité colossale de dioxyde de carbone et stockent une grande partie des émissions mondiales de carbone. Toutefois, ces forêts sont aujourd’hui menacées par des activités illégales, la déforestation, l’agriculture extensive et le manque de financement pour des pratiques durables. Ainsi, l’enjeu est de taille : comment financer de manière juste et équitable la conservation de ces forêts tout en soutenant les économies locales et la justice sociale ?
Le « Fair Deal » : un nouveau cadre de financement pour un avenir durable
Le « Fair Deal » (Accord Équitable) a été au cœur des discussions de cette réunion. Il s’agit d’un cadre de financement qui pourrait encourager les États et les acteurs locaux à adopter des pratiques durables tout en leur fournissant des incitations financières. Le modèle vise à intégrer une approche à long terme qui ne se contente pas de solutions ponctuelles, mais qui instaure un système de financement pérenne et fiable, permettant aux pays du Bassin du Congo de préserver leurs forêts sans compromettre leur développement économique.
Le principal défi réside dans la mise en place de mécanismes qui garantissent une répartition équitable des fonds, de manière à ce que les communautés locales et les peuples autochtones, souvent oubliés dans les négociations internationales, bénéficient directement de cette aide. Cela implique également la reconnaissance des droits fonciers des peuples autochtones, qui jouent un rôle crucial dans la gestion durable des ressources forestières.
Le rôle clé des peuples autochtones et des communautés locales
L’une des priorités de cette réunion est de garantir que les peuples autochtones et les communautés locales soient au cœur de la stratégie de financement et de préservation des forêts. Ces populations, souvent en première ligne dans la gestion durable des forêts, doivent avoir accès à des financements adaptés à leurs besoins et à leur réalité. En intégrant ces communautés dans les processus décisionnels et en leur offrant des incitations financières pour préserver les forêts, le projet vise à créer un partenariat équitable entre les gouvernements, les donateurs et les acteurs locaux.
Vers un Congo Basin Pledge 2.0 : une ambition collective pour le futur
Les discussions sur le Congo Basin Pledge 2.0 se sont intensifiées avec l’objectif de créer une vision claire pour le financement forestier, à la fois durable, inclusif et adapté aux réalités locales. Un système de financement qui soutient véritablement la préservation à long terme des forêts et valorise les efforts de tous les acteurs, de l’échelle locale à la scène internationale.
Les discussions se poursuivront jusqu’en 2025, avec pour ambition de définir une politique commune de financement, un mécanisme de suivi transparent, et des engagements renforcés de la part des pays partenaires, des organisations internationales, et des acteurs privés. La mise en place d’un financement juste et équitable pour les forêts du Bassin du Congo serait un tournant majeur dans la lutte mondiale contre le changement climatique et pour la préservation de l’un des écosystèmes les plus précieux de la planète.
Moctar FICOU / VivAfrik
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