L’histoire du Soudan du Sud ne cesse de buter sur Riek Machar. Incontournable depuis près de quarante ans, l’homme a presque toujours occupé la place de numéro 2. Non pas dans le rôle du fidèle adjoint, mais plutôt dans celui du leader contrarié. Au cours de sa longue carrière de chef rebelle, seigneur de guerre, opposant et vice-président – parfois tout cela à la fois –, il n’a cessé de ferrailler contre ses supérieurs. Son plus vieil adversaire étant sans conteste le président sud-soudanais, Salva Kiir. C’est lui qui a ordonné, mercredi 26 mars, son arrestation.
Dans la soirée, un convoi de véhicules lourdement armés, conduit par le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale, «a pénétré de force dans la résidence» de Riek Machar à Juba, la capitale, selon son parti, le Mouvement de libération du peuple du Soudan-IO (SPLM-IO). Les gardes de sécurité de Machar ont été désarmés, y compris des officiers du Service général de renseignement soudanais chargés de sa protection depuis 2018, et auraient été emmenés dans des véhicules militaires. Le vice-président est depuis détenu dans sa propre maison. Son arrestation survient quelques semaines après la reprise des affrontements entre les troupes du SPLM-IO et l’armée régulière. Elle risque de faire voler en éclat
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