Riley Phillips a reçu sa sentence jeudi à Moncton, après qu’un jury l’a déclaré coupable du meurtre au second degré de Joedin Leger. Condamné à la prison à vie, il pourra demander une libération conditionnelle après 12 ans d’incarcération.
Le juge à la Cour du Banc du Roi, Robert Dysart, a terminé le procès en première instance de Riley Phillips, jeudi matin.
Il devait décider combien d’années le coupable, condamné à vie, devrait attendre en prison avant de pouvoir faire une demande à la Commission des libérations conditionnelles du Canada. Il pouvait choisir une durée allant de 10 ans à 25 ans.
Après avoir soupesé les facteurs atténuants et aggravants du meurtre au second degré, il a conclu que M. Phillips l’avait commis pendant une tentative de vol par effraction au domicile de sa victime.
C’est pourquoi il a décidé d’obliger le criminel à rester au minimum 12 ans en prison à compter de son arrestation du 14 juin 2022, conformément à la recommandation du procureur de la Couronne, Stephen J Holt.
L’avocat de M. Phillips, Brian D Munro, avait suggéré 10 ans, comme l’unanimité des jurés.
Facteurs aggravants
«À mon avis, les circonstances de l’infraction dans cette affaire constituent un facteur aggravant sérieux, tout comme le caractère du contrevenant», a déclaré le juge Dysart.
Il a dit qu’en plus d’avoir tué sa victime dans une tentative de vol par effraction, M. Phillips était en liberté conditionnelle avec l’interdiction de posséder une arme au moment du crime.
Le magistrat a ajouté que le jeune homme s’était rendu coupable de plusieurs délits violents dans sa jeunesse, dont le premier à l’âge de 12 ans.
«M. Phillips semble avoir accepté de participer sans hésitation à un braquage à main armée téméraire dans une résidence. Il portait un casque de moto pour dissimuler son identité et était en possession d’un revolver calibre .38 chargé. Cela préoccupe grandement cette cour et suggère un niveau de dangerosité accru», a-t-il dit.
Le juge a rapporté l’intense douleur des parents de M. Leger, qui avait 18 ans au moment de mourir. Il a aussi évoqué celle de sa petite-amie, qui a assisté au décès.
«Elle dit que la peur qu’elle a vue dans les yeux de Joedin avant sa mort ne s’effacera jamais de sa mémoire. Elle a décrit les terribles instants où elle a tenté de le maintenir en vie en attendant l’ambulance. Le meurtre lui a laissé un trouble de stress post-traumatique, et elle demeure envahie par la colère et la tristesse», a-t-il raconté.
Le magistrat a précisé qu’il disposait de plus d’informations que le jury n’en avait au moment de recommander 10 ans d’emprisonnement sans possibilité de libération conditionnelle.
Pistolet chargé
M. Phillips a tué M. Leger le 25 avril 2022 vers 6h du matin dans une maison de l’allée Logan à Moncton. Il est venu sur les lieux avec cinq autres personnes, qui avaient fait un repérage des lieux une heure auparavant.
Il a pénétré le domicile avec un casque de moto sur la tête pendant que trois de ses acolytes attendaient à l’extérieur et qu’un autre se tenait au volant d’une Honda Civic, garée au coin de la rue.
Celui qui venait d’avoir 18 ans a ensuite rencontré M. Leger, sur lequel il a tiré au moins deux balles dans la poitrine, pendant un échange de coups de feu. Il a lui-même été blessé à la main par sa victime, qui possédait une arme de poing bricolée.
Après s’être effondré dans l’allée, M. Leger est décédé en matinée des suites de ses deux blessures par balle à la poitrine, qui lui ont fait perdre beaucoup de sang.
M. Phillips est apparu au tribunal avec un manteau de cuir sur lequel était imprimée l’affiche du film Scarface, racontant l’histoire violente d’un trafiquant de drogue. Il n’a exprimé aucun remords.
Son avocat compte faire appel.
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