Peu couverte par la presse occidentale, la guerre civile qui fait rage au Soudan depuis le 15 avril 2023 a ravagé l’un des plus grands pays du continent (malgré la sécession du Soudan du Sud, en 2011), enterré un furtif espoir de gouvernance démocratique et déchaîné les violences intercommunautaires.
Les affrontements entre les Forces armées soudanaises (FAS), dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, au pouvoir depuis 2021, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdan Daglo, dit Hemetti, ont plongé le pays dans la plus grave crise humanitaire au monde. Les près de 50 millions de Soudanais es ont été affecté es par l’insécurité, la faim et la violence : 8,8 millions d’entre eux ont été déplacés dans le pays, auxquels s’ajoutent 2,5 millions d’exilé es, selon l’ONU.
Derrière les deux anciens lieutenants d’Omar al-Bachir, renversé en 2019 après trente années de pouvoir, plusieurs puissances étrangères sont intervenues plus ou moins discrètement. Mais, depuis la fin de l’année 2024, les FSR du général Hemetti semblent marquer le pas. Afrique XXI s’est entretenu avec Roland Marchal, sociologue spécialiste des guerres civiles en Afrique.
« Les milices d’Al-Burhan sont déterminées »
Nathalie Prévost : En 2023, vous pronostiquiez une victoire des Forces armées soudanaises, en raison, notamment, de leur supériorité aérienne. L’histoire semble vous donner raison. Que s’est-il passé ?
Roland Marchal : Dès le début, les FSR du général Hemetti sont apparues comme une structure militaire relativement efficace, mais avec deux faiblesses fondamentales. La première, c’est qu’elles sont dépourvues d’une composante civile : l’issue ne pouvait donc être qu’une médiation et un accord par le haut ou une victoire militaire sur le terrain. Le deuxième problème structurel est que l’organisation interne et la chaîne de commandement des FSR étaient basées sur la présence d’officiers de l’armée soudanaise qui, historiquement, ont créé ce bataillon. Or ces officiers ont, pour une bonne partie, quitté l’organisation dès le début [l’armée soudanaise avait, de la même façon, créé en 2003 les Janjawid, dont sont issus une grande partie des hommes du général Hemetti, NDLR].
Les dysfonctionnements observés ont été aggravés par un autre fait, qui tient aux conditions de la guerre : les FSR étaient à l’offensive, et, dans ce type de force, les chefs, au niveau intermédiaire et quelquefois même à des niveaux supérieurs, sont obligés de se battre avec leurs troupes. Or on le sait, les forces qui attaquent subissent généralement plus de pertes que celles qui se défendent. En face, l’armée soudanaise a utilisé des snipers pour essayer de se débarrasser des commandants. Et elle a réussi, pas massivement mais suffisamment, ce qui a considérablement affaibli les FSR. Entre le 15 avril 2023 et la fin 2024, elles ont perdu pied dans toute une série de régions situées à l’est de Khartoum, dans l’État d’Al-Djazirah et dans l’État de Sinnar notamment.
En face, l’armée soudanaise s’est également transformée. Elle a su susciter des mobilisations internes et elle a aussi reçu une aide militaire massive qui lui manquait au début, lorsqu’elle n’avait que le soutien de l’Égypte, qui avait très rapidement levé le pied en raison du contrôle des islamistes sur une partie des officiers réguliers, alors que Le Caire ne voulait pas, comme beaucoup d’autres pays de la région, un retour des islamistes au pouvoir.
Les islamistes, qui se trouvaient aux côtés du général Al-Burhan, ont reformé des milices qui avaient existé à différents moments de l’histoire du régime d’Omar al-Bachir sous différentes appellations. Et l’armée elle-même a su, dans certaines régions, mobiliser des milices communautaires, tout en bénéficiant de l’aide de l’Érythrée, qui a ses propres pions dans l’est du Soudan, pour former et équiper d’autres groupes.
Et depuis la fin de novembre ou le début de décembre 2024, une offensive partie de l’est du Soudan a permis de reprendre les principales villes de cette région qui étaient sous le contrôle des FSR. L’armée bombarde avec des avions, avec de l’artillerie, tandis qu’une infanterie essentiellement composée de milices se bat au sol. Celles-ci sont déterminées, détestent les forces de Hemetti et les communautés qu’elles représentent. Les principaux acquis des FSR depuis le 15 avril 2023 ont été repris par les troupes d’Al-Burhan. Dans les jours qui viennent, il est probable que Khartoum retombe sous leur contrôle.
Nathalie Prévost : Les FSR ont-elles encore des réserves ?
Roland Marchal (février 2019).
© F24/Youtube
Roland Marchal : Beaucoup de combattants sont mobilisés pour contrôler le Darfour. Ceux qui se trouvent dans l’État d’Al-Djazirah ou dans l’État de Sinnar, à l’est de Khartoum, ou dans la capitale même, vont sans doute se replier. Mais il est certain que, lorsque les FSR vont se retrouver après El-Obeid, dans l’ouest du pays, elles se réorganiseront.
D’une certaine façon, l’armée a libéré les Soudanais des « Darfouriens » [auxquels sont assimilés les FSR, Hemetti étant lui-même originaire de cette région, NDLR] et il faut en mesurer les conséquences sociales et politiques. Les Darfouriens, qu’ils soient arabes ou non, n’ont jamais été populaires dans une grande partie du pays. C’est ce qui explique pourquoi les milices loyalistes se livrent à des agissements absolument condamnables et aussi pourquoi la population soutient globalement l’armée. Mais, au Darfour, la situation sera différente, plus ambiguë et ambivalente. Des régions importantes ne voudront pas entendre parler du retour des « djellabas » [le surnom donné aux gouvernants nordistes, NDLR].
Il faut être très prudent. Non seulement parce qu’on peut imaginer que de grandes batailles pourraient être livrées dans les semaines et les mois qui viennent, notamment à El-Fasher. Mais aussi parce que les milices qui ont contribué de façon essentielle à la victoire des forces armées soudanaises à Khartoum et dans l’Est ont des objectifs politiques ou des allégeances politiques qui ne se réduisent pas au général Al-Burhan. Et, évidemment, dans les jours et les semaines qui viennent, ces gens vont réclamer une contrepartie politique pour le rôle qu’ils ont joué. Ces milices pourraient exprimer des revendications relativement éloignées du projet de l’armée, qui souhaite continuer à diriger la transition du pays de façon assez verticale et autoritaire.
« Les Émiratis évoluent vers une approche plus politique »
Nathalie Prévost : Est-ce que les forces en présence et les alliances ont changé depuis le début du conflit ?
Roland Marchal : Il y a beaucoup de choses qui ont changé. On sait depuis la fin de l’été 2024 que la Russie a concédé des investissements militaires importants. Peut-être aussi l’Iran à un certain moment. Khartoum a obtenu des financements qui lui ont permis d’acheter des armes turques, et notamment des drones, bien meilleurs que les appareils chinois. La dimension régionale et internationale de la guerre a donc changé.
Le 12 février, la Russie et le Soudan ont annoncé un accord pour l’implantation d’une base militaire russe à Port-Soudan. Il s’agit d’une reconnaissance du soutien fourni par Moscou durant les derniers mois. Cette nouvelle intervient également aujourd’hui parce que les militaires soudanais sont très conscients que l’administration Joe Biden aurait trouvé cela inacceptable, alors qu’avec Donald Trump et ses ambiguïtés extraordinaires, il y aura davantage de marge de négociation.
Nathalie Prévost : Et en face, du côté des FSR, les alliances ont-elles évolué depuis les sanctions1 décidées par les États-Unis contre Hemetti ?
Roland Marchal : Les sanctions américaines contre Hemetti et certaines sociétés basées aux Émirats arabes unis ont initialement concerné des commandants, certes importants dans l’organisation interne, mais qui n’affectaient pas fondamentalement le financement de la guerre, l’achat d’armement et la livraison des armes. Avec l’élection de Donald Trump, un proche des Émiratis, les choses pourraient évoluer.
Les Émirats arabes unis, qui constatent la défaite ou l’affaiblissement de leur allié soudanais, ont évolué vers une approche beaucoup plus politique. Ils ont fait la proposition d’un cessez-le-feu pendant la période du ramadan, qui a commencé le 1er mars. Et on peut penser qu’ils vont jouer des coudes à Washington et à Bruxelles pour obtenir la mobilisation d’un certain nombre de pays européens et des États-Unis en faveur de la reprise des négociations.
Nathalie Prévost : À vous écouter, beaucoup de civils se sont engagés dans le conflit de part et d’autre. Va-t-on vers une fragmentation accrue ?
Roland Marchal : L’histoire n’est pas écrite mais, sauf changement régional majeur – par exemple si des sanctions contre les Émiratis coupaient tout l’approvisionnement militaire des FSR –, on se dirige plutôt vers une partition de fait du Soudan. Les FSR et les milices alliées contrôleraient un Ouest constitué du Darfour et de certaines parties du Kordofan occidental et du Kordofan du Sud, tandis que le reste du pays repasserait sous la houlette des forces armées.
Dans les deux camps demeure une inconnue sur la chaîne de commandement et sur le comportement des milices chargées d’assurer une forme de gouvernance sur le terrain, puisqu’il n’y a plus d’appareil d’État. Dans la partie contrôlée par l’armée, un certain nombre de miliciens vont peut-être considérer qu’ils peuvent reprendre une vie civile puisque la menace s’est éloignée. D’autres vont vouloir jouer la carte politique.
« Le Tchad a dû accueillir plus de 600 000 réfugiés »
Nathalie Prévost : Pouvez-vous nous expliquer les conséquences du conflit pour le Tchad ?
Roland Marchal : Le Tchad, volens nolens, a dû accueillir plus de 600 000 réfugiés. C’est d’autant plus considérable que l’immense majorité de ces réfugiés réside dans une zone du pays qui est dépourvue d’infrastructures, où l’accès à l’eau et à la santé est inexistant. L’hospitalité tchadienne a été, certes, un peu forcée, mais les autorités ont tout de même joué le jeu. Et cela a permis une mobilisation humanitaire internationale. On ne peut pas dire que la situation soit complètement satisfaisante, mais le maximum est fait dans les circonstances actuelles.
Évidemment, il y a des bémols à cette description. Tout d’abord, les réfugiés ne sont pas homogènes. Il y a des groupes qui viennent du Darfour occidental, essentiellement des Masalit, dans la zone d’Adré, qui ont été les premiers à s’enfuir et à être victimes de massacres, de viols et de destructions. Ils sont dans des camps de réfugiés qui datent d’il y a vingt ans, puisque la communauté internationale n’a pas su régler ce conflit.
Plus au nord, vous avez d’autres groupes qui sont arrivés, plutôt des Zaghawas soudanais, du nord du Darfour. Si leur dénuement est le même, ces groupes ont des parents au Tchad. Une solidarité s’est donc mise en place, ce qui permet d’envisager, sur le court terme, une situation moins cataclysmique. Cette situation aura sans doute des effets politiques à terme.
On aurait pu espérer que, pour des raisons de politique intérieure autant que pour des raisons d’investissement humanitaire, le Tchad mobilise la communauté internationale pour construire des infrastructures durables dans cette zone, l’une des plus sous-développées du pays, peuplée de communautés diverses (Zaghawas, Arabes et d’autres groupes de Ouaddaïens) sensibles pour les équilibres politiques. Ça n’a pas été fait. On peut le regretter.
Nathalie Prévost : Faut-il craindre des tensions entre toutes ces communautés ?
Roland Marchal : Faute de bonnes routes, il est difficile de sécuriser ces zones, et cela risque d’avoir des conséquences : les réfugiés cherchent des responsables à la situation qu’ils vivent et ils peuvent en trouver du côté tchadien, comme les Arabes, qui vivent dans l’Est, ou certaines communautés ouaddaïennes, qui ont parfois été parties prenantes aux cotés des FSR. Des tensions se développent donc à l’intérieur du Tchad, qui ne sont pas le fruit de tensions politiques tchadiennes mais celui d’une exportation du conflit soudanais. Cela exige beaucoup de doigté dans la surveillance et la prévention d’une escalade possible.
Nathalie Prévost : Ce conflit a aussi conduit à la circulation d’armes et de combattants…
Roland Marchal : Le flux de combattants dans les deux sens, entre le Tchad et le Soudan, est en effet un autre problème. Certains mouvements armés darfouriens, engagés dans la guerre civile dans les années 2000 avant de signer, en octobre 2020, un accord avec le nouveau gouvernement civil d’Abdallah Hamdok2 à Djouba, se sont retrouvés en très grande majorité du côté de l’armée soudanaise depuis le 15 avril 2023. Aujourd’hui, ils combattent essentiellement dans le nord du Darfour. Des Tchadiens, souvent des militaires mais pas seulement, les ont rejoints pour combattre les FSR.
Mais d’un autre côté aussi, vous avez des combattants des deux camps qui, parce qu’ils sont blessés, parce qu’ils ne sont pas satisfaits ou qu’ils ont besoin de repos, retournent au Tchad avec armes et bagages. Et ce retour au Tchad est beaucoup plus marqué chez les combattants des FSR, puisque pas mal de Tchadiens sont partis vendre leur force de travail à Hemetti. Aujourd’hui, voyant le vent tourner, ils reviennent jouir de leurs salaires ou des pillages faits de l’autre côté de la frontière.
Malgré la volonté du président tchadien, Mahamat Idriss Déby, [ou Mahamat Kaka, NDLR], leur désarmement à la frontière reste assez limité. Outre la difficulté d’une telle opération, il y a des camaraderies, des solidarités, au moins dans le nord du pays, entre les Zaghawas qui fuient le Soudan et les Zaghawas qui sont des membres éminents de l’armée tchadienne. De ce fait, on peut imaginer une détérioration de la sécurité dans l’est du Tchad. Est-ce que cette insécurité peut se transformer en opposition politique ou politico-militaire ? C’est un scénario possible. Certains l’évoquent comme une certitude. Je suis plus prudent.
« Khartoum est très virulente contre N’Djamena »
Nathalie Prévost : Qu’en est-il de la neutralité du Tchad dans le conflit soudanais, entre Mahamat Kaka, qui s’est rangé, apparemment, du côté des FSR, et, de l’autre côté, les vieilles amitiés d’officiers tchadiens avec l’armée soudanaise ?
Roland Marchal : On est un peu dans la situation paradoxale de 2003-2005. À cette époque-là, Idriss Déby, qui s’est toujours très bien entendu avec Omar al-Bachir, a tenté de rester neutre dans le conflit du Darfour, où des groupes zaghawas commençaient à tenir le haut du pavé. Or, parallèlement, des membres zaghawas de sa propre famille, notamment Timan Erdimi [qui entrera en rébellion en 2005, NDLR], organisaient des collectes et le départ de soldats vers le Darfour. D’ailleurs, on pense que l’attaque de l’aéroport d’El Fasher, contrôlé par l’armée soudanaise et qui a été un des tournants du début de la guerre civile en 2003, a été le fait d’un contingent de rebelles soudanais qui étaient d’anciens soldats tchadiens. C’est seulement en 2005 qu’Idriss Déby, contraint et forcé d’une certaine façon, a été obligé d’acter le fait qu’il était du côté des rebelles, parce qu’il ne pouvait pas résister à la pression de sa famille et aussi parce qu’il devait faire face à l’opposition contre lui de Zaghawas tchadiens passés en dissidence armée.

Idriss Déby Itno, président du Tchad, et Omar al-Bachir, son homologue du Soudan, en 2013.
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On a l’impression que son fils Mahamat Kaka essaie, avec assez peu de succès, de maintenir la fiction d’une neutralité. Cette neutralité, elle est mise en doute par tout le monde. On accuse Mahamat Kaka et ses proches d’avoir organisé l’entraînement d’éléments qui seraient allés combattre aux côtés des FSR. On l’accuse également d’autoriser l’approvisionnement des FSR au-delà des aspects purement militaires. Et, récemment, après le départ de l’armée française, on a accusé le régime d’avoir organisé l’utilisation de drones à usage de renseignement ou à usage plus militaire au profit des FSR.
Les enquêtes internationales sont extrêmement claires sur le fait qu’à un certain moment, beaucoup de choses sont passées par Amdjarass [le fief de la famille Déby, NDLR], un haut lieu du pouvoir tchadien près de la frontière soudanaise : Amdjarass accueille un hôpital émirati qui soigne les blessés de la guerre, surtout des membres des FSR, mais aussi un assez grand quartier où logent des Émiratis qui ne sont visiblement pas du personnel humanitaire.
Cela dit, depuis deux ou trois semaines, l’aide militaire aux FSR transite plutôt par le sud de la Libye et non plus par l’est du Tchad.
Nathalie Prévost : Pensez-vous que cette neutralité impossible pourrait être sanctionnée par l’armée soudanaise à un moment ?
Roland Marchal : L’armée soudanaise est effectivement dans une posture extrêmement virulente contre N’Djamena. L’Union africaine a été interpellée pour prendre partie. Et puis on évoque aussi, de plus en plus, le fait que l’armée soudanaise, pourrait, à terme, comme dans les années 2000, soutenir des oppositions armées. Ce sont des scénarios crédibles. Il faut être prudent mais je pense que, dans les six mois ou dans l’année qui vient, le Tchad va tanguer, ce qui ne conduira pas forcément à un changement de régime.
Nathalie Prévost : Est-ce que le départ de l’armée française dans ce contexte pourrait fragiliser davantage Mahamat Kaka ?
Roland Marchal : Beaucoup d’observateurs tchadiens pensent que ce départ ne survient ni au bon moment, ni de la bonne manière. Si Al-Burhan décidait de bombarder N’Djamena – mais je ne crois pas que ce soit son projet ! –, le gouvernement tchadien n’aurait pas des moyens aériens suffisants pour y faire face. Les Français, de ce point de vue, servaient à quelque chose, et ce ne sont pas les avions turcs que l’armée tchadienne possède qui pourront y suppléer. Ce départ le fragilise donc.
Maintenant, sur le moyen et long terme, c’est une décision historique. Souveraine et historique. Beaucoup de Tchadiens, je crois, ne s’intéressent pas à ça parce que les difficultés de la vie quotidienne sont immenses. L’absence d’électricité, le coût de la vie… La politique en tant que telle, c’est un domaine un peu réservé. Ensuite, ils sont nombreux à penser que si les Français ont toujours soutenu à bout de bras le régime en place et la famille Déby, cela a empêché cette dernière d’avoir recours à des méthodes radicales contre les oppositions et les rébellions. On peut certainement nuancer cette conviction, mais elle n’est pas dépourvue de réalité. Quoi qu’il en soit, la décision a été prise, les Français sont partis, et le Tchad se pense plus souverain.
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