Les chefs militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger tiendront leur premier sommet conjoint demain, 6 juillet, après avoir pris le pouvoir à la suite d’une série de coups d’État dans leurs pays respectifs. La junte militaire nigérienne l’a annoncé dans un communiqué. « Notre pays accueillera samedi 6 juillet le premier sommet des chefs d’Etat de l’AES (Alliance des Etats du Sahel) du Burkina, du Mali et du Niger », peut-on lire dans le communiqué lu par la radio publique, selon lequel le leader du parti nigérian transition Abdourahamane Tchiani accueillera aujourd’hui à Niamey le président nigérian de la transition Ibrahim Traoré du Burkina Faso et son homologue malien Assimi Goita, avant le sommet qui se tiendra demain. Leur réunion se tiendra à la veille du sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dont les trois pays ont annoncé leur retrait en janvier. Cette réunion intervient après que les ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger se soient mis d’accord à Niamey en mai sur un projet de texte pour la création d’une confédération, qui devrait être officialisé lors du sommet de demain.
En septembre dernier, les trois pays – dont les juntes putschistes ont rompu les liens avec la France et l’Occident en se positionnant dans la sphère d’influence russe – ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES), une initiative militaire mais aussi diplomatique, qui entend garantir l’indépendance du pays. trois pays auprès des instances régionales ou internationales. Par la suite, les ministres des Affaires étrangères des trois pays, réunis à Bamako, ont donné forme complète à cette coalition, lui conférant une dimension politique et diplomatique. Les trois parties, lit-on dans la déclaration commune publiée à l’issue de la réunion, travaillent à l’adoption de protocoles additionnels, à la mise en place des organes institutionnels et juridiques de l’Alliance et à la « définition de mesures politiques et de coordination diplomatique ». Initialement, l’AES est née d’un pacte de défense entre le Mali, le Niger et le Burkina Faso, qui ont décidé de mettre en commun leurs moyens militaires pour lutter contre les groupes rebelles ou jihadistes. Mais les trois pays entendent désormais aller plus loin et fonder une véritable union économique et politique pour faire contrepoids à la Cedeao qui, aux yeux des putschistes, est toujours une organisation contrôlée par la France et ses alliés occidentaux.
En novembre dernier, les ministres de l’Economie et des Finances des trois pays ont également recommandé la création d’un fonds de stabilisation et d’une banque d’investissement commune, en vue de la formation d’une alliance économico-militaire qui conduirait à un dépassement progressif du franc CFA. . L’éloignement progressif des pays du Sahel de l’orbite occidentale a ensuite franchi une étape décisive le 28 janvier dernier, lorsque les gouvernements du Mali, du Niger et du Burkina Faso ont annoncé leur intention « irrévocable » de se retirer de la Cedeao à partir de 2025, déclenchant de vives inquiétudes au sein du bloc. , dont les trois pays représentent environ 12 pour cent du PIB et 16 pour cent de la population. Pour tenter de les retenir, ou en tout cas faire un geste de conciliation à leur égard, les dirigeants de la Cedeao ont décidé fin février de lever partiellement les sanctions commerciales imposées au Mali, au Niger et à la Guinée – autre pays dirigé par une junte militaire – après leurs coups d’État respectifs. La levée des sanctions n’a cependant pas été étendue au Burkina Faso, dont l’armée s’est jusqu’ici montrée moins encline au dialogue que les conseils voisins, et dont le poids politique et territorial a été évalué comme moins incisif que celui de Bamako et Niamey. .
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