Entre lutte contre la vie chère, soutien aux entreprises locales et réformes structurelles, Philippe Jock, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Martinique, revient ce lundi matin sur les principales attentes des acteurs économiques, après son échange avec Manuels Valls la semaine dernière.
Il est l’invité de la rédaction de ce lundi 24 mars, et répond au micro de Cédric Catan.
Un plan économique encore à préciser
Aux côtés du ministre des Outre-mer lors de sa visite, Philippe Jock a eu l’occasion d’échanger avec lui à plusieurs reprises.
Pour lui, certaines annonces sont à saluer, mais d’autres restent en suspens.
Mercredi, à la Chambre de commerce, nous avons exposé au ministre les attentes des acteurs économiques suite aux événements d’octobre-novembre, pour lesquels aucune mesure d’ordre national n’avait été mise en œuvre. Donc on salue et on le remercie pour les 10 millions.
Mais au-delà de ce fonds territorial d’aide, les demandes du tissu économique martiniquais sont plus vastes :
Il y a, à côté de ça, une demande d’étalement de charges sociales et fiscales sur 60 mois, alors que la loi n’autorise que 36 mois. Aujourd’hui, l’abandon total ou partiel des cotisations patronales de ces deux mois pour les entreprises les plus impactées, et le secteur du BTP a souhaité que les retenues de garanties, qui sont bloquées depuis longtemps, fassent l’objet de déblocage pour donner un peu de trésorerie aux entreprises. Puis, des demandes de prêts à taux zéro financés par la BPI. Le ministre a entendu. Pour l’instant, nous n’avons pas eu de retour.
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La vie chère toujours au cœur des préoccupations
Autre sujet majeur abordé lors de cette visite ministérielle : le projet de loi sur la vie chère, qui suscite beaucoup d’attentes, mais aussi des interrogations sur sa mise en œuvre concrète.
Philippe Jock insiste sur la nécessité d’un réel soutien de l’État pour faire baisser les prix des produits de première nécessité :
On sait bien que si on veut arriver aux 20 % de baisse sur les 59 familles de produits, il faut une prise en charge par l’État… On parle de 11 millions pour la Martinique. Et si on étend ça à l’ensemble des Outre-Mer, on parle de 60 millions.
Un budget que Philippe Jock estime tout à fait réaliste :
Je sais bien que la situation financière de l’État est complexe, mais sur les enveloppes déjà attribuées aux Outre-Mer, on doit pouvoir trouver 60 millions. Parce que ça correspond à un impératif, une nécessité pour les Martiniquais qui sont les plus en difficulté et pour lesquels les produits de grande consommation sont effectivement trop chers. Le constat est partagé, il est porté par tous.
Si la visite du ministre a permis de faire remonter les doléances locales, les acteurs économiques restent dans l’attente de mesures concrètes, effectives et rapides.
À ECOUTER Entretien intégral avec Philippe Jock, président de la CCIM, interrogé par Cédric Catan
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