Sans nouveaux revenus, l’aéroport de Bathurst est menacé de fermeture

L’aéroport régional de Bathurst encaisse toujours en moyenne un déficit de près de 50 000$ par mois, selon le plus récent bilan dressé lundi par l’administration aéroportuaire.

Alain Guitard, le président de l’aéroport, a indiqué lors d’une rencontre avec les élus et l’administration de la Ville de Bathurst qu’un prêt consenti d’une valeur de 300 000$ d’une institution bancaire permettait la poursuite des activités jusqu’en juin.

«À partir de là, nous devrons trouver des solutions, car c’est un déficit qui est très important pour nous», a affirmé l’administrateur.

Les activités de l’aéroport qui se trouve dans le secteur Tetagouche-Sud s’articulent autour des quatre liaisons hebdomadaires entre Bathurst et Montréal offertes par Air Canada et des 300 vols par année impliquant des ambulances aériennes.

La direction de l’aéroport a indiqué qu’Air Canada n’entrevoit pas à court ou moyen terme la possibilité d’offrir des liaisons quotidiennes à partir de Bathurst, même si un tel scénario avait été évoqué à l’été 2023 et qu’il aurait eu des effets bénéfiques pour les finances de l’aéroport.

Quant au transport médical aérien, le service génère des revenus annuels d’à peine 21 000$ pour l’aéroport, dont les coûts d’opération se chiffrent généralement entre 5200$ et 5500$ par jour.

«C’est pourquoi nous avons retenu les services de la firme de consultants Aviado. Ils sont basés en Allemagne, mais ils sont connus partout à travers le monde et ont travaillé avec de petits aéroports comme le nôtre», a expliqué Alain Guitard.

«Ils vont venir ici et proposer des modèles d’affaires et d’opérations quotidiennes sur lesquels nous pourrions nous appuyer», a ajouté le dirigeant de l’aéroport régional de Bathurst.

Selon lui, l’institution aéroportuaire pourrait frapper un mur si rien n’est fait pour redresser la situation financière qui prévaut à l’heure actuelle.

«Il faut essayer de trouver un moyen pour poursuivre les opérations à l’aéroport, car pour le moment, sans nouvelles sources de revenus, je ne pense pas qu’on pourra survivre», a laissé savoir M. Guitard.

Ce dernier est tout de même d’avis que l’aéroport constitue toujours une infrastructure économique qui a son importance avec ses retombées économiques pour la région de Bathurst qui sont estimées à 15,3 millions $ par an et la centaine d’emplois directs et indirects qu’il génère.

Lors de jours meilleurs, comme au milieu des années 2010, l’aéroport de Bathurst pouvait accueillir jusqu’à 50 000 voyageurs par année, un nombre qui a été réduit à néant durant la longue pandémie de COVID-19 et qui se chiffre depuis la reprise des activités à environ à peine 15 000 passagers.

«La situation que nous vivons actuellement ne s’explique pas par une mauvaise gestion, c’est simplement le fait que c’est très coûteux d’opérer un aéroport», a affirmé le président du conseil d’administration.

La direction de l’aéroport régional de Bathurst dévoilera très prochainement les résultats de son plus récent exercice financier qui s’est terminé le 31 mars 2024.

L’aéroport a encaissé un important déficit de près de 600 000$ l’année précédente.

Le départ soudain de Bathurst de la compagnie aérienne Pascan Aviation l’automne dernier et la fin de ses liaisons vers des destinations en Atlantique après seulement quelques semaines ont anéanti les chances de surplus financier pour l’année 2024.

À cet effet, des discussions pouvant mener à la venue d’un nouveau et second transporteur aérien à Bathurst sont toujours en cours.

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