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Il y a un an le 2 avril 2024, Bassirou Diomaye Faye était investi officiellement en tant que cinquième Président de la République du Sénégal après son élection dès le premier tour de la présidentielle du 24 mars, avec un peu plus de 54% des voix.
Ce fut le début d’une nouvelle ère pour le Sénégal qui venait de porter au pouvoir le plus jeune chef d’Etat de son histoire.
Le jeune chef d’Etat qui a prêté serment devant un parterre de dirigeants de la sous-région, a prononcé son discours d’investiture où il déclinait sa vision et ses priorités pour son quinquennat.
La lutte contre la corruption, la baisse du coût de la vie, la souveraineté économique et monétaire, la réforme de la justice de même que la relance des politiques publiques et la lutte contre le chômage des jeunes y figuraient en bonne place.
Pour répondre aux attentes des sénégalais, Bassirou Diomaye Faye arrivé au pouvoir sous la tutelle de son leader politique Ousmane Sonko devenu son premier ministre, a promis une gouvernance de rupture et de justice sociale sous le sceau du triptyque wolof (langue la plus parlée au Sénégal) « jub, jubbal, jubbanti » qui peut se traduire par droiture, transparence et réforme.
Un an après son entrée en fonction, BBC Afrique dresse un bilan de cette première année au pouvoir du président sénégalais.
Décisions majeures, annonces fortes
Avec plus de 54 %, le nouveau président Bassirou Diomaye Faye a été élu sur des promesses de changements majeurs, notamment sociaux, comme la relance de l’emploi.
Le jeune président qui s’est dit conscient du profond désir de changement de ses compatriotes a vécu douze premiers mois plutôt chargés sur le plan domestique et à l’international.
Diomaye Faye élu pour un mandat de cinq ans (2024-2029) a entrepris plusieurs initiatives visant à transformer le Sénégal et en faire « une nation souveraine, juste et prospère, et ancrée dans les valeurs fortes ».
Dès les premières semaines de son mandat, le nouveau dirigeant sénégalais affiche une volonté de rupture et d’action, multipliant les annonces et mesures, avec un style différent de celui de son prédécesseur Macky Sall.

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Economie et mesures sociales
La baisse des prix des denrées de base était sans doute l’une des mesures les plus attendues par les Sénégalais depuis l’arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye.
En Juin, le gouvernement a annoncé une réduction des prix de produits de première nécessité tels que le pain, l’huile et le sucre, répondant ainsi aux attentes de la population face à la cherté de la vie.
Dans les semaines et les mois qui ont suivi, la réalité du marché a pris le dessus sur la volonté du nouveau régime de baisser les prix des denrées de grande consommation.
La difficulté de faire appliquer cette baisse de prix par les commerçants a conduit au retour à la situation initiale et à une spéculation sur certains produits de base.
Lutte contre la corruption et gouvernance
Dès les premières semaines de sa présidence, le président Faye a lancé des audits dans des secteurs clés comme le pétrole, le gaz et les mines, ainsi que dans les comptes publics des ministères, affirmant sa volonté de promouvoir la transparence.
Projets pétroliers et gaziers majeurs
Le Sénégal a lancé des projets tels que le champ pétrolier de Sangomar et le projet gazier de Grand Tortue Ahmeyim (GTA), ce dernier étant partagé avec la Mauritanie. Ces initiatives visent à accroître la production nationale d’hydrocarbures.
Le pays a débuté le raffinage de son propre pétrole, avec une production initiale de 90 000 tonnes. Cette démarche vise à renforcer la sécurité énergétique et à réduire la dépendance aux importations de produits pétroliers finis.
Renégociation des contrats énergétiques
Le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko a entrepris une renégociation de tous les contrats pétroliers, gaziers et miniers, signés par le précédent gouvernement pour obtenir de meilleures conditions pour le pays. Cette initiative suscite des inquiétudes quant à l’impact potentiel sur l’attractivité du Sénégal pour les investisseurs étrangers.
En adoptant ces mesures, le Sénégal aspire à transformer ses ressources pétrolières et gazières pour en faire des leviers de développement, tout en veillant à une gestion responsable et bénéfique pour l’ensemble de la population.
Non renouvellement des accords de pêche
Après l’expiration en novembre, de l’accord de partenariat pour une pêche durable, qui liait le Sénégal à l’Union européenne pour une durée de cinq ans, les autorités sénégalaises ont décidé de ne pas renouveler cet accord, au grand bonheur des pêcheurs sénégalais, confrontés à la concurrence des navires étrangers et à la baisse des ressources halieutiques.
Des finances publiques dans le rouge
La transition entre les régimes de Macky Sall (2012-2024) et de Bassirou Diomaye Faye (depuis mars 2024) a mis en lumière des divergences significatives dans la gestion et la transparence des finances publiques.
Les chiffres hérités du régime précédent laissent voir un déséquilibre financier et une situation économique dans le rouge.
Sous Macky Sall (avril 2012 – mars 2024), la dette publique a atteint 76 % du PIB en 2024, soit environ 14 800 milliards de FCFA, suscitant des préoccupations quant à la soutenabilité financière du pays. Les chiffres officiels indiquaient un déficit budgétaire d’environ 5 % en 2023.
Sous Bassirou Diomaye Faye (depuis Avril 2024), le Sénégal est confronté à un ralentissement de la croissance économique et à un déficit budgétaire croissant.
Un audit des finances publiques commandé par le nouveau pouvoir a révélé que le déficit budgétaire de 2023 était en réalité supérieur à 10 %, et que la dette publique s’élevait à 99,67 % du PIB, soit 18 558,91 milliards de FCFA.
Face à ces découvertes, le gouvernement a entrepris des révisions budgétaires, incluant une réduction des recettes prévues à 4 075 milliards de FCFA et une augmentation des dépenses publiques à 6 437 milliards de FCFA, portant le déficit à 11,6 % du PIB.
Vision « Sénégal 2050 »
Lancé en octobre 2024, ce plan ambitieux vise une croissance annuelle de 6,5 %, une réduction du déficit budgétaire à 3 % du PIB, et le triplement du PIB par habitant d’ici 2050.
Dans son discours de présentation de ce nouvel agenda de transformation économique et sociale, le président Bassirou Diomaye Faye a relevé que l’économie sénégalaise a « pendant trop longtemps, été prisonnière d’un modèle d’exploitation de matières premières brutes, sans valorisation ni transformation locale ».
« Nous avons pris le temps de diagnostiquer avec précision les dysfonctionnements de notre système, de consulter, d’analyser, et surtout, de formuler des solutions robustes pour une transformation en profondeur. Ce référentiel est notre feuille de route pour les 25 prochaines années, déclinée en stratégies quinquennales et décennales qui permettront de mesurer, d’ajuster, et d’optimiser nos efforts en temps réel ».
En raison des écarts budgétaires découverts, le programme de prêt de 1,8 milliard de dollars avec le Fonds Monétaire International (FMI), initialement convenu en juin 2023, est suspendu en attendant la correction des irrégularités constatées.

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Une économie en souffrance
Crise dans le secteur du BTP
Depuis l’élection du président Bassirou Diomaye Faye en mars 2024, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) au Sénégal traverse une crise majeure, en raison notamment de la suspension de projets immobiliers, de la baisse de la demande en ciment et des difficultés financières de l’État.
Par ailleurs, l’État accumule des impayés envers les entreprises privées du secteur du BTP. La dette intérieure s’élève à plus de 300 milliards de francs CFA, selon le Syndicat des entrepreneurs du bâtiment et des travaux publics.
Baisse de la production et de la consommation de ciment :
Au quatrième trimestre 2024, la production de ciment a chuté de 9,3 %, principalement en raison d’une diminution de 26,8 % des commandes étrangères. La demande locale a également reculé de 5,4 %, conséquence de la suspension de plusieurs projets de construction à travers le pays.
Suspension de projets et accumulation des impayés :
Le gouvernement a suspendu des projets de construction dans des zones sensibles, notamment sur le littoral de Dakar, afin de régulariser les attributions foncières.
Cette mesure, bien que visant à instaurer une meilleure gestion du territoire, a paralysé de nombreux chantiers, mettant en péril des milliers d’emplois dans le secteur.
Le BTP emploie entre 500 et 600 mille personnes au Sénégal. La baisse des revenus dans le secteur touche directement les ménages qui dépendent directement ou indirectement de l’activité pour vivre.
Des milliers d’ingénieurs, d’ouvriers et de techniciens se retrouvent sans emploi et dans la précarité, aggravant ainsi la crise sociale.
Mesures gouvernementales pour relancer le secteur
Conscient des conséquences économiques et sociales de cette crise, le président Bassirou Diomaye Faye a ordonné le recensement de tous les chantiers inachevés et proposé un plan de relance de l’activité, dans le respect des règles de transparence et d’efficacité.
Le gouvernement a aussi annoncé une meilleure régularisation des attributions foncières afin de sécuriser les investissements, un soutien aux entreprises du BTP via le paiement des dettes de l’État et des mesures incitatives pour attirer de nouveaux investissements.
De plus, l’Etat du Sénégal s’est engagé à protéger les droits des investisseurs et à créer un environnement favorable aux partenariats publics-privés, dans le but de stimuler l’économie et de relancer la croissance.

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Pour Maurice Soudieck Dione, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, la volonté politique de transparence affichée par les nouvelles autorités est à saluer.
« Je pense qu’il y a eu pas mal de choses qui ont été faites. D’abord, ce n’était pas facile, puisqu’ils (Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko) sont arrivés au pouvoir dans les conditions que l’on sait (sortis de prisons à 10 jours de l’élection présidentielle). Le président Bassirou Diomaye Faye a accompli un travail remarquable depuis son élection. Il fallait en effet réaliser un audit général de la gestion du régime sortant, ce qui n’a pas été facile dans tous les domaines. Il fallait surtout s’atteler à un aspect qui me semble extrêmement important : la reddition des comptes, la transparence et la gouvernance. Il fallait pour cela interroger et débusquer tous les actes de corruption, de prévarication ou tous les actes posés qui étaient en contradiction avec les intérêts supérieurs du Sénégal. Et cela n’a pas été une tâche aisée. Il faut également dire que le président a initié de nombreuses concertations, qu’il a considérées comme le maître mot de son mandat. C’est cette approche qui a guidé les concertations sur la justice, sur l’eau, sur le commerce et l’industrie, ainsi que celles sur la réforme du secteur public, actuellement en cours, et toutes les autres concertations à venir. Cela montre qu’il y a vraiment une dimension de cadrage et de calibrage de l’action publique et politique en fonction des besoins et des préoccupations des citoyens sénégalais. »

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Baisse de l’activité portuaire
Selon un rapport de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), l’activité du Port autonome de Dakar (PAD) a enregistré une baisse significative en décembre 2024.
Le trafic maritime a chuté de 17,1 % par rapport au mois précédent, conséquence d’une diminution des débarquements de 24,9 % et des embarquements de 5,0 %.
Sur l’ensemble de l’année 2024, l’ANSD rapporte une diminution de 14,7 % de l’activité maritime au PAD comparée à 2023, avec un volume total des échanges passant de 22,4 millions de tonnes en 2023 à 19,1 millions de tonnes en 2024.
Cependant, ces chiffres bien que fournis par une agence gouvernementale réputée pour la fiabilité de ses statistiques, sont contestés par la direction générale du Port autonome de Dakar.
Selon le PAD, l’activité portuaire a connu une hausse de 6 % en 2024, atteignant 24 millions de tonnes. Pour la direction du Port, les fluctuations mensuelles sont la conséquence de facteurs saisonniers et conjoncturels, tels que le ralentissement temporaire du commerce maritime international dû à des tensions géopolitiques et des perturbations logistiques.

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Réforme de la justice et gouvernance
« Les Sénégalais attendent beaucoup de la réforme et de la modernisation de la justice », déclarait Bassirou Diomaye Faye au lancement des concertations sur la justice, en mai 2024.
Les faiblesses structurelles et fonctionnelles du système judiciaire, une crise politico-judiciaire profonde que le pays a vécu ces trois dernières années et surtout la méfiance grandissante de la population à l’égard du système judiciaire ont contribué à écorner l’image de ce pouvoir qui, normalement, doit réguler la vie de la nation.
Les conclusions du dialogue national sur la réforme et la modernisation de la justice ont été rendues publiques mais des critiques fusent sur la lenteur de la mise en oeuvre.
« A peine a-t-il été installé le 2 avril, au mois de mai c’est à dire un mois après, le président organisait les assises de la justice. Donc ça veut dire que quand même, il y a une volonté politique de mettre en œuvre les réformes. Maintenant, le temps de le temps politique n’est pas facile. Il y a beaucoup de pesanteur dans un Etat, beaucoup d’arbitrage qui fait qu’on ne peut pas estimer que les réformes n’ont pas été mises en oeuvre parce que pour les mettre en oeuvre, il fallait déjà installer la nouvelle Assemblée nationale. L’Assemblée nationale a été installée en décembre. En trois mois, je crois qu’il est quand même prématuré de dire que les choses ne vont pas vite, avec tous les arbitrages qu’il faut faire, avec toute la pression, la profondeur de réflexion, mais aussi la prudence qui sied à un homme d’État dans la gestion des affaires aussi névralgiques que celles concernant la justice. Je pense qu’on est encore dans un délai raisonnable », estime Maurice Soudieck Dione, Professeur agrégé de Science politique à l’Université Gaston Berger de Saint Louis.
Diplomatie et intégration régionale
Sur le plan international, le président a redéfini le ministère des Affaires étrangères en ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, mettant l’accent sur l’intégration régionale et une diplomatie de proximité.
Il a effectué des visites dans plusieurs pays de la sous-région et a été désigné facilitateur dans les discussions entre la CEDEAO et l’alliance des Etats du Sahel.
Gilles Yabi, Analyste politique et fondateur du think tank ouest africain WATHI, note un « changement d’orientation politique très clair avec le nouveau pouvoir, avec un recentrage sur le Sénégal et les questions économiques et sociales. »
« Jusque-là, le nouveau pouvoir au Sénégal a su maintenir aussi les fondamentaux de la diplomatie sénégalaise. C’est une diplomatie qui, je pense, sur la longue durée a réussi à faire connaître le Sénégal sur la scène internationale. Bien au-delà de ce qu’on pouvait attendre compte tenu de ses réalités, notamment économiques, c’est à dire que le poids diplomatique du Sénégal a toujours été dans une certaine mesure, supérieure à son poids économique, y compris même à l’échelle du continent. Le Sénégal ne fait pas partie des grandes économies du continent mais le Sénégal depuis longtemps, fait partie, disons, des pays les plus audibles sur le plan international, les plus reconnus pour la participation à des grandes initiatives internationales, mais aussi, par exemple, aux opérations de maintien de la paix des Nations unies et de manière générale, pour la qualité de ses diplomates. Je pense de manière générale, on n’a pas de signe d’une perte de compétence au niveau de la diplomatie sénégalaise, et ça c’est très important. »

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Le président Diomaye Faye s’est personnellement impliqué dans la résolution du conflit qui oppose les états de l’Alliance du Sahel à la CEDEAO, sans succès.
Pour autant, l’absence de consensus dans ce dossier CEDEAO-AES ne peut être considéré comme un échec du président Bassirou Diomaye Faye selon Gilles Yabi.
« Je crois que sur le plan régional il était très difficile d’avoir des résultats notamment si l’objectif était de convaincre les trois pays du Sahel de renoncer à leur décision de quitter l’organisation régionale qu’est la CEDEAO. Et je crois que le président Bassirou Diomaye Faye a été très prudent dès le début quand cette mission lui a été confiée en déclarant qu’il allait déployer tous les efforts possibles dans ces directions mais qu’en même temps au fond il y aurait pas une forme d’obligation de résultat. », analyse M.Yabi.
« A ce niveau on ne peut pas nécessairement parler d’échec parce que dès le début il en était conscient q’une bonne partie de la décision revenait aux dirigeants des trois pays sahéliens. On n’a pas observé du tout de volonté d’inflexion de leur part. Face à la position des dirigeants militaires des trois états et à leurs raisons diverses derrière la décision de faire quitter leur pays de la CEDEAO, quelle que soit la bonne volonté du Sénégal et d’autres acteurs , il n’y avait pas de garantie de résultat » note Gilles Yabi.
Critiques principales
Les opposants du régime de Diomaye Faye dénoncent principalement « un manque de vision et de clarté dans la gouvernance , une lenteur dans la satisfaction des préoccupations économiques et sociales et un recul sur les questions de liberté et de justice. »
Pour Thierno Alassane Sall, ancien ministre et député à l’assemblée nationale, aucune avancée notable n’a été durant les douze premiers mois de Bassirou Diomaye Faye au pouvoir.
« Il est indéniable que les Sénégalais, y compris ceux qui n’avaient pas voté pour Diomaye, s’attendaient à des changements importants et probants, à tout le moins une remise en cause complète du « système », en prenant en charge ce qui correspond aux aspirations profondes des Sénégalais depuis des années, depuis que les assises nationales étaient de mise : une gouvernance démocratique beaucoup plus marquée, une justice plus libre et une respiration économique un peu plus sensible qui profite à différentes couches de la société. Personnellement, je ne nourrissais aucune illusion. C’est pourquoi je n’avais pas de sympathie particulière pour Pastef. Mais je ne m’attendais quand même pas à des reculs sur les questions de liberté et de justice. »
Thierno Alassane Sall dénonce ce qu’il considère comme « une justice à deux vitesses » sous le régime de Pastef.
« Aujourd’hui, plus que jamais, la justice est asservie au camp au pouvoir. Et c’est avec une brutalité de vainqueurs et d’autocrates que des juges du siège ont été affectés, par exemple, au mépris de toutes les règles, sans que personne ne lève le petit doigt. Les juges qui étaient chargés du dossier Adji Sarr ont été envoyés à Tambacounda, des juges du siège réputés inamovibles. Des opposants sont arrêtés, la presse est menacée. C’est le plus simple : les libertés, ça ne coûte pas d’argent, ça ne demande pas de financement particulier, un budget particulier. Ça demande simplement la volonté. C’est là que s’exprime la volonté d’apporter les changements promis aux Sénégalais. »
Le Secrétaire général du parti La République des Valeurs qui a vivement critiqué l’Agenda 2050, décrit un tableau plutôt sombre de la situation économique du pays.
« Du point de vue économique, tout le monde aura noté qu’en dépit de toutes leurs promesses de construire un Sénégal meilleur, la situation est absolument difficile pour l’ensemble des populations, en particulier pour la grande majorité qui est constituée de couches moyennes et de couches sociales inférieures du point de vue économique. » souligne M.Sall.
« Ils ont présenté à grand fracas un agenda 2050 censé changer le visage du Sénégal, immédiatement suivi par la déclaration de politique générale du Premier ministre qui était un tissu de grandes promesses volontaristes. Deux mois après, ils demandent aux Sénégalais de se préparer à se serrer encore davantage la ceinture parce qu’ils vont introduire un pacte national de stabilité au vu de l’état critique des finances du pays, suite au rapport de la Cour des comptes. Comme s’ils ignoraient la situation réelle du pays au moment de prendre le pouvoir ou lors des premiers mois. Il a fallu attendre février 2025 pour que ce gouvernement prenne conscience de la situation réelle du pays et envisage un virage total » poursuit le député non inscrit.

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Les défis qui attendent le duo Diomaye – Sonko

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« Les politiques publiques générales et sectorielles que mon gouvernement mettra en place auront pour seule et unique objectif la satisfaction urgente des besoins du peuple sénégalais, surtout les besoins qui étranglent au quotidien la plus grande majorité des sénégalais à savoir l’alimentation, la santé, l’emploi, le logement et l’éducation, entre autres », a déclaré Bassirou Diomaye Faye lors de sa première sortie publique après son élection à la tête du Sénégal.
Un an après, un sentiment mitigé domine majoritairement dans le pays.
Après des victoires électorales en forme de plébiscite (présidentielle et législatives anticipées 2024), le régime confronté à une grave situation des finances publiques, fait face à des défis multiformes.
Le taux de chômage reste élevé (20 %) avec 75 % de la population âgée de moins de 35 ans. Les attentes sont fortes en matière de création d’emplois et d’accès aux opportunités économiques.
La cherté de la vie et la hausse des prix exacerbent une crise sociale qui creuse le fossé entre classe moyenne et couches populaires.
Le front social est en ébullition et la crise couve dans plusieurs secteurs en difficulté (santé, enseignement supérieur, médias…).
La base électorale de PASTEF constituée à majorité de jeunes, exige des réformes rapides et l’abrogation de la loi d’amnistie concernant les violences politiques qui ont secoué le pays entre 2021 et 2024.
Le chef de l’Etat et son gouvernement multiplient les annonces relatives à la situation difficile des finances publiques et réitèrent à chaque sortie publique leur volonté de rupture et de redressement du pays dans un contexte de déficit budgétaire d’absence de « marge de manoeuvre ».
La concrétisation de certaines promesses électorales majeures reste encore en l’état de projet.
Les Sénégalais sont toujours dans l’attente de l’amélioration de leur vécu quotidien même si le président Bassirou Diomaye Faye semble toujours bénéficier de la confiance d’une majorité de la population qui demeure attentive aux prochaines étapes de son mandat.
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