Le boubou est un vêtement traditionnel au Sénégal et dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre, mais qui est aussi très populaire dans les communautés de la diaspora africaine d’Europe et des États-Unis. Il se décline en plusieurs versions, dont le costume africain ou tradi-moderne très populaire sur le continent.
Ce style vestimentaire qui allie tradition et modernité, est de plus en plus prisé par la gent masculine au Sénégal.
En effet, de plus en plus d’hommes ont fini de troquer les tenues occidentales au profit des costumes africains, jugés plus commodes par beaucoup de gens.
La particularité de ces tenues typiquement africaines : elles peuvent se porter dans de multiples circonstances notamment au bureau, dans les cérémonies publiques, officielles et familiales, à la mosquée, en ville et en voyage d’affaires.
Une tenue, un style qui s’est imposé comme un élément incontournable de l’identité culturelle sénégalaise.
Cette tendance est renforcée par le fait que les nouvelles autorités sénégalaises, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, en portent régulièrement lors de leurs sorties officielles.
Costume africain et identité culturelle
Il suffit de se promener dans les rues de Dakar ou de naviguer sur les plateformes digitales des créateurs de contenus pour faire ce constat : le costume africain est devenu incontournable dans le paysage vestimentaire sénégalais.
Des jeunes et des adultes, des quadragénaires, mais aussi des hommes d’un certain âge, les costumes africains attirent et séduisent dans toutes les couches socioprofessionnelles.
« C’est une tendance qui permet d’affirmer notre identité en plus, les tenues ne sont pas encombrantes pour le travail. De plus, les tissus utilisés pour confectionner ces vêtements sont adaptés à notre climat « , estime Mody Tidiane Fall, couturier professionnel et PDG de la structure ARRA Clothing, qui a pignon sur rue à Dakar.
Le costume africain est fabriqué sur mesure dans les ateliers des tailleurs de quartiers et des grands couturiers. Il est composé de deux pièces taillées avec les mêmes techniques qu’un costume blazer, mais avec ses spécificités telles que les garnitures, broderies et boutons manchettes.
Généralement conçu avec des tissus fil-à-fil, en lin, Super 100, Wax, Bogolan ou bazin, le costume africain s’est démocratisé et se porte aussi bien dans la vie de tous les jours que lors des fêtes religieuses et des occasions spéciales.
Pour Thierno Abdourahmane Diop, propriétaire de l’entreprise M&A Couture, le costume africain doit son succès et sa popularité au fait qu’il est « polyvalent ».
» Le costume africain se porte à toutes les occasions et en toute saison, c’est classe et c’est très élégant aussi. C’est vrai que c’était dèjà une tendance surtout lors des fêtes religieuses comme la Korité ou la Tabaski, mais avec l’effet du président Diomaye, c’est devenu clairement une mode », note le jeune couturier.
Abdoulaye Dieng, directeur général de la structure 6point9 abonde dans le même sens. » Le style des autorités est une très bonne chose pour nous les créateurs et stylistes locaux. En effet, cela permet déjà de favoriser la consommation locale, en plus de faciliter la visibilité des tailleurs sénégalais et de favoriser l’ouverture vers l’extérieur »
Le style vestimentaire adopté par les nouvelles autorités sénégalaises (Diomaye et Sonko) est très bien accueilli par les couturiers et stylistes du pays.
« C’est un acte très positif et ça booste en même temps l’économie du pays, car cela incite les clients à faire des commandes et à développer notre chiffre d’affaires tout en créant des emplois. J’adore le message derrière qui consiste à dire consommer ce que nous produisons », se réjouit Mody Tidiane Fall.
» Le fait de porter des costumes africains influence certaines personnes qui pensaient que les habits traditionnels étaient juste faits pour des cérémonies religieuses ou traditionnelles, maintenant grâce aussi à la perfection des couturiers de la nouvelle génération, nous avons pu montrer qu’il est maintenant possible de s’habiller classe, chic et stylé avec un costume africain », estime M. Fall.
Créée en 2016, la marque Arra Clothing est aujourdhui, présente dans plusieurs pays de la sous-région.
Elle doit cette croissance à sa présence digitale notamment sur les réseaux sociaux qui constituent une vitrine de choix pour la promotion des tenues traditionnelles.
« Les réseaux sociaux occupent une place très importante qui est souvent négligée par certains entrepreneurs. Cette vitrine digitale est la clé du succès », affirme Mody Tidiane Fall.
« Les réseaux sociaux nous permettent de créer des contenus que nous rendons visibles dans toutes les zones ciblées. Nous pouvons montrer notre savoir faire en un clic à des millions de personnes « , ajoute le chef d’entreprise.
Le succès du costume africain s’explique également par son prix jugé abordable comparativement au costume occidental pas toujours à la portée de toutes les bourses. Il faut débourser généralement entre 25.000 francs CFA et 60.000 francs CFA pour une tenue deux pièces, et jusqu’à 90.000 Francs CFA pour les tenues 3 pièces.
Les tenues traditionnelles constituent un reflet de l’histoire, de la culture et de la société sénégalaise.
À travers le style vestimentaire, il est possible d’affirmer une identité culturelle propre à chaque pays, et en ce sens, le costume africain est un patrimoine culturel en vogue et qui permet aux jeunes créateurs et designers de promouvoir le consommer local avec des vêtements très pratiques adaptés à la vie quotidienne.
Un bémol toutefois : les stylistes dépendent encore fortement des importations, en ce qui concerne les tissus et les fournitures qui viennent principalement d’Europe et d’Asie. C’est tout l’enjeu du consommer local, la maîtrise de toute la chaîne de valeur, de la production à la commercialisation.
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