Sénégal : Le président Faye a osé annuler un méga contrat avec l’Arabie saoudite, à qui le tour?

“Chose promise, chose due”. Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a fait beaucoup de promesses à ses électeurs ; la renégociation des contrats avec les partenaires étrangers, surtout les plus gros marchés, fait partie des engagements phares du nouveau chef de l’exécutif. En attendant l’énorme chantier des mines et celui encore plus volumineux du gaz et du pétrole les Sénégalais auront au moins une grande annonce à se mettre sous la dent : Dakar a décidé de rompre le contrat scellé entre la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) et le groupe saoudien ACWA Power.

Pour rappel ce gros marché a été cédé par l’ex-président Macky Sall le 27 mars dernier, c’était 4 jours seulement avant la fin de son mandat, suffisant pour déclencher un torrent de conjectures et supputations. Ce forcing forcément suspect ne donnera rien puisque le président Faye a décidé d’annuler ce contrat de quelque 459 milliards de francs CFA (près de 760 millions de dollars). Rappelons qu’il était question de confier au groupe saoudien l’installation d’une usine de dessalement d’eau de mer, ce projet sera retiré à ACWA Power, a annoncé dernièrement le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Cheikh Tidiane Dièye.

«Ce projet n’entre pas dans les options stratégiques du gouvernement. Nous avons décidé de ne pas le poursuivre. Dans trois ou quatre ans, on aura besoin de plus de 400 000 mètres cubes par jour parce que la population de Dakar va augmenter. Le prix de l’eau risque d’augmenter à cause de la technique utilisée et les études environnementales prévues n’ont pas été faites», a asséné le ministre sur le plateau de la chaîne privée locale 2STV…

Donc le projet d’usine de dessalement, une «solution à court terme et chère», est mort-né. Le contrat de partenariat public-privé (PPP) entre la Sones et le saoudien prévoyait la construction et l’exploitation d’une usine de dessalement d’eau de mer aux abords du lac Rose à l’est de la capitale, à proximité de la côte Atlantique. Cette unité d’une capacité de 400 000 mètres cubes par jour devait vendre à l’Etat sénégalais l’eau produite pour satisfaire une partie des besoins du pays, qui montent crescndo.

Reste à gérer les éventuelles déflagrations de cette affaire. En effet l’Arabie saoudite et le Sénégal ont les meilleures relations du monde, les deux pays partagent l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et ont depuis longtemps des vues communes sur un tas de gros dossiers à l’international. Les deux partenaires devront surmonter les éruptions autour du contrat d’ACWA Power…

Reste aussi à savoir si après ça Dakar s’attaquera aux autres gros morceaux, encore plus gros que le groupe saoudien : les entreprises européennes, les intérêts chinois dans le pays, etc. Les sociétés européennes, françaises surtout, pèsent lourd au Sénégal et en avril dernier le président du Conseil européen, Charles Michel, était chez le président Faye pour obtenir des assurances après les bruits sur le divorce avec l’Occident, des bruits qui matériellement n’ont aucun fondement…

Le président sénégalais avait profité de la visite de Michel pour soulever la question des impôts des sociétés européennes opérant dans le pays. Diomaye Faye voulait certainement évoquer une prochaine hausse des taxes locales ou éventuellement la renégociation de certains contrats qui avantagent nettement les Occidentaux. Dakar ne l’a pas dit formellement, il a arrondi les angles mais ce sujet sera très certainement sur la table très prochainement.

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