Face à l’accélération des crises climatiques, les alertes précoces ne sont plus une option, mais une nécessité vitale pour le Sénégal et l’Afrique, soulignent les acteurs.
À l’occasion de la Journée météorologique mondiale 2025, célébrée cette année sous le thème « Combler ensemble les lacunes en matière d’alertes précoces », les autorités sénégalaises et les experts de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) ont réaffirmé l’urgence de moderniser les dispositifs d’alerte pour faire face aux phénomènes climatiques extrêmes.
Dans leurs discours, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, Yankoba Dièmé, et le Directeur général de l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), Dr Diaga Basse, ont souligné l’aggravation des risques climatiques au Sénégal.
En 2024, le pays a enregistré des records de chaleur et des inondations dévastatrices dans l’est du territoire, affectant plus de 56 000 personnes. Les projections indiquent une augmentation des vagues de chaleur, qui pourraient toucher 13,6 % de la population d’ici 2080, contre 3,5 % en 2000.
Face à ces défis, le pays de la Téranga a engagé des efforts pour moderniser son système météorologique, avec l’appui de l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Parmi les avancées figure le déploiement d’un radar de bande X à Diamniadio pour anticiper les pluies intenses, et l’installation d’une bouée océanographique près de Saly pour surveiller les houles dangereuses.
A cela s’ajoute, d’après le Directeur de l’ANCIM, l’extension du réseau d’observation avec 300 postes pluviométriques et des stations automatiques.
Une approche intégrée pour 2027
Le Sénégal s’aligne sur l’objectif de l’OMM consistant à garantir d’ici 2027 des alertes précoces accessibles à tous. Pour y parvenir, le gouvernement mise sur le renforcement des infrastructures, via le projet d’amélioration de la qualité des services météorologiques et climatiques pour un accès durable à l’information pour tous, inscrit au budget de l’État.
La collaboration multisectorielle, associant scientifiques, communautés locales et secteur privé et la sensibilisation des populations, souvent mal informées sur les comportements à adopter compléteront ce premier volet.
« En cette journée de célébration et de réflexion, nous devons explorer ensemble les meilleures stratégies pour améliorer l’efficacité et l’accessibilité des alertes précoces au Sénégal et dans le monde. Nous appelons à une synergie renforcée entre les autorités publiques, les scientifiques, le secteur privé et la société civile, afin de garantir une approche intégrée et inclusive », a lancé Yankhoba Dièmé.
Cette journée de célébration sera marquée par cinq panels thématiques, axés sur la surveillance, la communication des alertes et leur financement.
Les deux intervenants ont insisté sur la nécessité d’une coopération internationale et d’investissements durables. « Un système d’alerte efficace sauve des vies. Mais il exige une synergie entre tous les acteurs », a conclu le Dr Diaga Basse.
ARD/ac/Sf/APA
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