Sergio Erico, fier d’être Africanadien

L’été, c’est fait pour jouer, comme le dit très bien la ritournelle de Passe-Partout. L’été, c’est aussi fait pour danser. À cet égard, le premier EP de Sergio Erico, Africanadien, ne manque pas de hip et de chaleur pour égayer les soirées clair-de-lune ou encore les balades en voiture.

Sorti en février, le EP de six chansons mélange slam, rap, afrobeats et pop à la Canadienne. Dans sa textuelle, Sergio Erico déploie une sensualité amoureuse qu’il jouxte avec des mots tendres sur sa culture togolaise d’origine et celle des Maritimes qui a forgé la jeunesse de l’auteur-compositeur-interprète âgé de 25 ans.

«C’était vraiment important pour moi de valoriser le Togo, non seulement le Togo, mais l’Afrique de façon générale. Et puis aussi de permettre aux Canadiens de découvrir à travers cet album c’est quoi l’Afrique, c’est quoi un Africain ou bien une Africaine. Et puis aussi, de l’autre côté, de valoriser la culture Canadienne ou la culture Acadienne, montrer aux Africains ou aux Africaines c’est quoi le Canada et ce coin qu’est l’Acadie», souligne Sergio Erico lors d’un entretien vidéo avec l’Acadie Nouvelle.

Dans Terre promise, troisième titre du mini-album, l’artiste africanadien jette une lumière crue sur la situation de l’itinérance au Nouveau-Brunswick comme dans l’ensemble du pays et lance un cri d’entraide et d’espoir: «Aujourd’hui j’suis dans la rue / Demain je serai sur la Lune».

«Il faut prendre conscience que le vivre ensemble, c’est quelque chose de très important parce que nous sommes juste de passage sur cette terre et il faut partager l’amour, la paix», déclare celui qui est parallèlement conseiller en développement des affaires à la CBDC de Grand-Sault.

 

Musique et slam-poésie

De son vrai nom Eric Amedekanya, Sergio Erico a immigré avec ses parents à Halifax, en Nouvelle-Écosse, alors qu’il était adolescent.

«Ça fait 10 ans que je vis au Canada. Mon papa avait auparavant visité le pays et il est tombé amoureux de la ville d’Halifax, de la culture canadienne et tout. Il a alors décidé de venir poser ses valises au Canada. C’est ce qui nous a amené ici.»

La musique et l’écriture font partie de son univers depuis sa plus tendre enfance.

«J’ai des membres de ma famille qui aiment chanter, dont ma grand-mère. J’ai des cousines aussi qui font de la musique. Au niveau écriture, c’est surtout du côté de mon papa et surtout de mon oncle, le grand frère de mon papa, que je puise mes sources, je crois.»

C’est d’abord dans le slam et la poésie qu’il a commencé à tisser sa fibre créatrice, aux pourtours de 2015-2016.

«J’étais danseur dans un groupe multiculturel à mon école secondaire. Dans mes temps libres, j’écrivais beaucoup de textes, mais j’écrivais avant tout pour moi-même. J’aimais beaucoup lire et écouter des slammeurs ou des rappeurs comme Grand Corps Malade, Kerry James et Fababy. En 2017, j’ai écrit mes tout premiers poèmes.»

Devenu ensuite étudiant à l’Université de Moncton, Sergio Erico a vu son premier poème être publié dans une oeuvre publique.

«En 2018, la faculté des Arts de l’Université de Moncton avait organisé un événement où il y avait des pamphlets dans lesquels on pouvait mettre nos poèmes. J’ai participé à cet événement-là et l’un de mes poèmes s’est retrouvé dans le recueil collectif de la faculté», indique celui qui a poursuivi sur cette lancée pour participer, quelque temps plus tard, au Festival international de slam-poésie en Acadie.

Le projet d’Africanadien a commencé à germer l’année suivante, notamment par le biais de son ami Sébastien Renault qui, en plus d’avoir complété son baccalauréat en musique, avait son propre studio-maison, où Sergio Erico allait de temps à autre créer des beats ou des bribes de musiques.

«Un jour, il a créé un beat et me l’a fait écouter. C’est devenu l’inspiration d’Africanadien. Comme il est Canadien et moi, Africain, ç’a été d’autant plus central que nous nous sommes imaginés qu’est-ce que nous pouvions écrire et qui allait nous ressembler et nous rassembler lui et moi. Tout part de là.»

De l’album a aussi jailli sa propre maison de disques, Xletivi Records, qu’il a créée dans la foulée pour promouvoir des talents de la relève de son pays natal, dont le groupe Les 03 Frères, qui lancera un nouvel album sous cette étiquette le 10 juillet.

«Xletivi signifie «Étoiles» et dans mon dialecte togolais, les étoiles veulent dire «petites vies». C’est un peu ça la mission de la maison de disques: permettre à des étoiles de briller en Afrique et de l’autre côté de l’océan et ainsi permettre un échange de cultures enrichissant.»

L’album Africanadien est disponible en version numérique sur Spotify ou autres plateformes de diffusion en continu et son auteur-compositeur-interprète a pignon sur rue sur Youtube (sergioerico9404), Facebook (Sergio Erico), Instagram (sergioerico_official) et Tik Tok (SergioEricoOff).

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