« Si nous ne faisons pas ça, notre mode de vie va s’éteindre » : les gens du voyage se défendent après leur envahissement du stade de Vic
Depuis lundi 3 juin, une importante communauté de gens du voyage s’est installée sur les terrains de football de la commune de Vic-en-Bigorre. La municipalité déplore la situation. Leur pasteur, John Masson affirme qu’ils ne pouvaient pas faire autrement.
C’est une affaire qui fait beaucoup parler d’elle depuis le début de la semaine à Vic-en-Bigorre. Depuis le lundi 3 juin une centaine de caravanes a pris place sur les 3 terrains du complexe de football du club du FC Val d’Adour. Cet événement intervient trois mois après le dernier envahissement, des mêmes infrastructures, par une autre communauté de gens du voyage. Les pelouses avaient grandement été endommagées. Philippe Duhamel – adjoint municipal à la mairie de Vic-en-Bigorre – nous a confié plus tôt dans la semaine que la réhabilitation de ces terrains avait coûté près de 7 000€ à la commune.
Cette fois-ci, près de cent véhicules ont élu domicile sur ce même lieu. « Il n’y a aucune « aire de grand déplacement » disponible dans l’agglomération tarbaise », déplore John Masson pasteur de la communauté ayant pris place à Vic-en-Bigorre. Toutes les villes de plus de 5000 habitants doivent posséder un endroit pour nous accueillir, ce n’est pas le cas ici. Le stade de foot nous permettait de tous rentrer, donc on s’est installé », ajoute-t-il.
À noter que l’agglomérat
Vic-en-Bigorre possède tout de même deux terrains dédiés aux gens du voyage. Cependant, ils sont occupés à l’année, et ne sont pas suffisamment grands pour accueillir tout le monde.
Le pasteur affirme qu’aucune violence n’a été commise envers le mobilier du stade et les terrains. « Depuis ce matin, nous déplaçons tous nos tracteurs et nos gros engins pour ne pas détériorer la pelouse avec la pluie qui arrive ».
« Je suis désolé »
Le FC Val d’Adour a dû délocaliser ses portes ouvertes, qui ont débuté mercredi dernier, sur les terrains de Maubourguet. Les festivités pour célébrer la finale de la coupe de Bigorre de ce dimanche, auront lieu quant à elle dans les locaux du club de rugby à cause de cet envahissement. « Je suis sincèrement désolé pour le club et pour les jeunes joueurs. Cependant, si nous ne faisons pas ça, notre mode de vie va s’éteindre. Nous faisons perdurer les traditions de nos anciens », explique le pasteur.
Cette communauté est évangéliste. Avant d’arriver dans les Hautes-Pyrénées, le cortège s’était installé à Tournefeuille, en Haute-Garonne. Dans cette ville aussi, aucune aire de grand passage n’était accessible.
À Vic, la congrégation a mis en place une équipe de nettoyage. Chaque matin, une vingtaine d’hommes sont chargés de ramasser les ordures et de nettoyer les espaces de vie. Pour rester sur place pendant deux semaines, les gens du voyage ont signé une convention avec la mairie.
« Nous allons payer 3350€ au total à la ville pour l’eau, l’électricité et le ramassage des poubelles. 25€ par semaine pour chaque famille. Il y en a 67. On ne veut pas être regardé comme des voleurs », implore John Masson. La communauté a tenté de négocier avec les élus pour payer uniquement pour 50 familles, en vain. « Certains sont retraités et n’ont pas de revenus », assure John.
Ce contrat signé entre les deux partis prévoit le départ des gens du voyage le 17 juin prochain. » On ne restera pas plus longtemps », certifie le représentant évangéliste.
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