Simandou : Le gigantesque pari minier de la Guinée pour devenir une puissance économique africaine

Le projet minier Simandou, l’un des plus ambitieux du continent africain, est appelé à jouer un rôle déterminant dans la transformation économique de la Guinée, a affirmé Djiba Diakité, ministre directeur de cabinet à la Présidence et président du comité stratégique du projet, dans une déclaration à la presse.

Doté de réserves estimées à 8 milliards de tonnes de minerai de fer à haute teneur (65 %), Simandou « constitue un levier stratégique prêt à redéfinir l’avenir de la Guinée », a-t-il déclaré, soulignant la volonté du président Mamadi Doumbouya d’en faire un catalyseur du développement durable.

Porté par un investissement global de 20 milliards de dollars, le mégaprojet repose sur quatre composantes majeures : l’exploitation minière, une ligne ferroviaire de plus de 650 km, un port en eau profonde et la création d’une aciérie pour la transformation locale du minerai. Les blocs miniers sont confiés à des consortiums internationaux, dont Rio Tinto, Winning Consortium et Baowu Steel, tandis que la gouvernance du projet est assurée par la Compagnie du TransGuinéen (CTG), où l’État détient désormais 15 % des parts.

« C’est le premier projet africain à réunir des acteurs occidentaux et asiatiques sous une gouvernance commune », a souligné M. Diakité, saluant une coopération inédite favorisée par le modèle de co-développement adopté par la Guinée.

Au-delà des retombées économiques directes en milliers d’emplois créés et en opportunités pour les entreprises locales, Simandou s’inscrit dans une vision à long terme avec le programme Simandou 2040. Ce dernier entend mobiliser les revenus issus du projet pour développer l’agriculture, l’éducation, les infrastructures, la santé et la finance, en vue d’une diversification de l’économie nationale.

Djiba Diakité a également évoqué la construction de nouvelles villes, de zones économiques spéciales et d’un port multifonctionnel, visant à positionner la Guinée comme hub logistique en Afrique de l’Ouest. Une part des recettes du projet alimentera un fonds souverain destiné à financer des projets stratégiques à long terme.

Sur le plan environnemental, le projet se veut exemplaire. Il respecte des standards ESG rigoureux et intègre les enjeux de la transition énergétique, notamment en optimisant la consommation énergétique dans les hauts fourneaux.

« Simandou est bien plus qu’un projet minier. C’est une aventure humaine, une vitrine de ce que l’Afrique peut réaliser lorsque ses ambitions sont portées par une vision claire, une gouvernance forte et une coopération équilibrée », a résumé Djiba Diakité.

Avec une échéance fixée au 31 décembre 2025 pour la livraison des principales infrastructures, le gouvernement guinéen affiche sa détermination à faire de Simandou un symbole du renouveau économique et politique du pays.