Six tirailleurs sénégalais de Thiaroye reconnus « Morts pour la France »

Le Président français, Emmanuel Macron, et des tirailleurs sénégalais

Six tirailleurs sénégalais sont reconnus « Morts pour la France à titre posthume ». Il s’agit de quatre Sénégalais, un Ivoirien et un Burkinabè. La décision prise le 18 juin dernier par l’Office national français des combattants et des victimes de guerre.

Le 1er décembre 1944, le camp de Thiaroye, une banlieue de Dakar, était le théâtre d’un drame qui a marqué l’histoire de l’Afrique et de la France. Des centaines de tirailleurs sénégalais, ayant combattu aux côtés des forces françaises pendant la Seconde Guerre mondiale et réclamant leurs arriérés de solde, ont été massacrés par leurs propres alliés. Pendant des décennies, ce massacre a été occulté, minimisé ou nié.

Long processus de vérité et de réparation

Mais grâce à la ténacité des historiens et des associations mémorielles, la vérité éclate peu à peu. La reconnaissance officielle de six tirailleurs sénégalais comme « Morts pour la France » constitue un tournant majeur dans ce long processus de vérité et de réparation. Cette décision, prise par l’État français, est un pas en avant important.

Ce massacre est révélateur des tensions raciales et sociales qui existaient au sein de l’armée française pendant la Seconde Guerre mondiale. Les tirailleurs sénégalais, bien qu’ayant joué un rôle déterminant dans la victoire alliée, étaient considérés comme des subalternes et n’étaient pas traités à égalité avec les soldats métropolitains.

Version officielle contestée par les historiens

Les réclamations des tirailleurs pour le paiement de leurs arriérés de solde ont été perçues comme une révolte par les autorités françaises. La répression qui s’en est suivie a été d’une violence inouïe. Les témoignages recueillis auprès des survivants et des témoins oculaires évoquent des scènes de carnage, avec des corps jetés dans des fosses communes.

Pendant longtemps, l’État français a tenté de minimiser l’ampleur du massacre de Thiaroye, au Sénégal, et de présenter les événements comme une simple mutinerie réprimée. Cette version officielle a été contestée par les historiens, qui ont mis en évidence les responsabilités de l’armée française dans ce drame.

Caractère criminel du massacre de tirailleurs

La reconnaissance officielle des six tirailleurs est un pas en avant important, mais elle ne suffit pas. Il reste encore beaucoup à faire pour que la vérité soit entièrement révélée et que justice soit rendue aux victimes. Les historiens estiment que le nombre de victimes est bien supérieur au chiffre officiel de 35. La question des réparations est également au cœur des débats.

Les familles des victimes réclament une reconnaissance officielle du caractère criminel de ce massacre et des réparations financières. Elles exigent de l’État français qu’il assume ses responsabilités. La reconnaissance officielle des tirailleurs de Thiaroye est un signal fort qui montre que la France est prête à affronter son passé colonial et à œuvrer pour une mémoire partagée.

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