Soigner les blessures invisibles au Soudan du sud

Douze ans après son indépendance en 2011, le Soudan du sud traverse la pire crise humanitaire de son histoire. Le plus jeune pays du monde est aujourd’hui confronté à des violences endémiques, des épidémies de choléra et de rougeole, une insécurité alimentaire et plus récemment des chocs climatiques.  

Le Soudan du Sud, déchiré par des décennies de conflit

D’abord, il y a eu 20 ans de guerre entre le gouvernement du Soudan, à Khartoum, et l’armée populaire de libération du Soudan (APLS) avant que le Soudan du sud n’accède à son indépendance, obtenue par référendum en 2011.

Deux ans plus tard, une nouvelle guerre éclate opposant l’armée sud soudanaise à des groupes d’opposition. En raison de ces décennies de conflits, 4 millions de personnes ont été déplacées depuis 2013 à l’intérieur du pays et dans les pays voisins, comme en Ouganda.

Cinq ans plus tard, un accord de paix est signé. En février 2020, un accord de partage de pouvoir et un cessez-le-feu ont été actés. Pourtant, les affrontements se poursuivent dans certaines régions, notamment au nord-est du pays, en particulier l’État de Jonglei et la région administrative du Grand Pibor.

La situation demeure aujourd’hui précaire et les familles manquent de tout. Le système de santé est quasi inexistant et les soins difficiles à obtenir. Les infrastructures civiles, dont les établissements de santé, sont régulièrement les cibles des groupes armés. L’insécurité alimentaire est croissante en raison de l’inflation et de la hausse des prix des denrées alimentaires. Et la situation s’aggrave avec les conséquences du changement climatique, dont des inondations récurrentes.

La santé mentale, au cœur de nos priorités

Ces conditions de vie déplorables affectent la santé mentale des enfants. Plus vulnérables, ils sont touchés de manière disproportionnée. Ils sont exposés à la violence, à l’exploitation, aux abus, à la négligence, au recrutement par des groupes armés, à la détresse psychosociale et à la séparation avec leur famille.

Selon nos estimations :

Plus de 9,4 millions de personnes, dont 5,4 millions d’enfants, ont besoin d’une aide humanitaire

Un demi-million d’enfants ont été affectés par les récentes inondations, les pires depuis 60 ans

Près de 3 millions d’enfants ont besoin d’être protégés contre la violence, les abus et l’exploitation

Il est essentiel de prendre en compte l’impact psychosocial et la santé mentale des enfants et des adolescents, et surtout, de prévenir les répercussions à long terme sur leur bien-être.

Sur place, l’UNICEF soutient la coordination gouvernementale des activités psychosociales pour permettre aux enfants qui en ont besoin, d’avoir accès à un soutien adéquat. 

A titre d’exemple, nous finançons un projet au profit de 7 000 jeunes – des filles et des garçons âgés de 5 à 17 ans – dans les États de Jonglei, du Haut-Nil, du Bahr el Ghazal du Nord et de l’Équatoria de l’Est. L’objectif principal est de soutenir et de renforcer la résilience et le bien-être de ces jeunes et de faciliter leurs adaptations aux changements.

Dans ces Etats, nous proposons des activités récréatives aux enfants dans les écoles et au sein des espaces accueillants des enfants. Nous avons identifié 200 enfants gravement traumatisés et nous les aidons à accéder aux soins psychosociaux.

En parallèle, nous renforçons le service d’assistance dans six écoles identifiées. Nous créons des kits de loisirs et de développement de la petite enfance à destination de quatre écoles maternelles et primaires.

Au cours de l’année 2023, nous prévoyons de fournir à plus de 75 000 enfant et parents un soutien en matière de santé mentale et de soutien psychosocial. 

Les enfants du Soudan ont besoin d’une paix généralisée et durable. Les programmes de soutien psychosocial de l’UNICEF sont mis en place pour répondre à ce besoin fondamental. Ils sont rendus possibles à travers le soutien des donateurs.

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