« Solidarité Congo » : l’organisateur du concert pour la RDC à Paris accepte son report

Les organisateurs du concert « Solidarité Congo » prévu à Paris le 7 avril, journée internationale de commémoration du génocide au Rwanda, ont annoncé jeudi soir son report, comme l’avait demandé le préfet de police Laurent Nuñez.

« C’est avec regret, mais aussi responsabilité, que nous annonçons le report du concert », ont-ils indiqué sur Instagram. « Cette décision nous est imposée par les autorités administratives, en dépit de tous les efforts que nous avons déployés pour maintenir cette mobilisation inédite », ont-ils regretté. Ils ont toutefois assuré que ce n’était que « partie remise » et promis de communiquer « prochainement » une « nouvelle date ».

Ce concert caritatif prévu à l’Accor Arena de Bercy (Paris XIIe) au profit de l’Unicef avait pour but de « sensibiliser et agir en soutien aux enfants victimes du conflit à l’est de la République démocratique du Congo », c’est-à-dire dans une zone que se disputent l’armée régulière et le M23, une faction armée soutenue par le Rwanda.

« De la provocation »

Gims, Youssoupha, Gizo, mais aussi Angélique Kidjo, avaient déjà été annoncés comme présents. Mais des associations rwandaises demandaient depuis plusieurs semaines le report en raison de la charge symbolique du 7 avril. Christophe Renzaho, le président de la communauté rwandaise de France, estimait qu’un maintien de l’événement aurait été « de la provocation ». L’intéressé, qui avait prévu des manifestations le 7 avril aux abords de l’Accor Arena, avait aussi affirmé que son association ne s’opposerait pas au concert s’il se tenait à une autre date. « On est conscients de la liberté d’expression », a-t-il affirmé jeudi.

VidéoQu’est-ce que le M23, le groupe armé qui a pris d’assaut la ville de Goma, en République démocratique du Congo

L’Unicef, l’agence onusienne de protection de l’enfance à qui devaient être reversées les recettes, s’est désolidarisée de l’événement, jugeant « impossible » de bénéficier d’un concert caritatif organisé lors de la journée de commémoration du génocide qui a fait au moins 800 000 morts, majoritairement Tutsi.

Dans un courrier daté du 10 mars, mais rendu public seulement mardi, la Ville de Paris avait demandé au préfet d’interdire ce concert le 7 avril. Dans un message posté sur X en milieu de journée, jeudi, Laurent Nuñez avait averti qu’il lancerait la procédure d’interdiction « eu égard aux risques de troubles à l’ordre public » que constituerait le maintien de l’évènement.

Depuis 30 ans, l’est de la RDC, région riche en ressources naturelles et frontalière du Rwanda, est ravagé par des violences meurtrières impliquant une myriade de groupes armés et certains pays voisins. Ces violences se sont récemment intensifiées à la faveur de l’offensive éclair menée par le groupe armé M23, soutenu par des troupes rwandaises. Selon l’ONU, plus de 100 000 personnes ont fui la zone ces trois derniers mois. Ce conflit puise ses racines dans le génocide des Tutsis en 1994, la fuite de centaines de milliers de Hutus, dont de nombreux génocidaires, en RDC et les guerres qui ont suivi.

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