Soudan : 365 jours de guerre, d’exil et de deuil

Au Soudan, depuis le 15 avril 2023, la guerre civile fait rage. Ce grand pays d’Afrique, en proie depuis des années à une crise humanitaire majeure, doit désormais faire face à une catastrophe humanitaire sans précédent.  

À Khartoum, la capitale, mais aussi dans toute la région du Darfour et dans les pays frontaliers, la situation ne fait qu’empirer.

Une situation catastrophique

Chaque jour, le bilan s’alourdit à une vitesse affolante et le pays bat de sombres records. Avec 4,6 millions d’enfants qui ont dû fuir la violence, le Soudan est la crise de déplacement la plus grave au monde.

C’est également une des crises d’apprentissage les plus importantes que nous ayons connues. Les écoles ont dû fermer, laissant près de 19 millions d’enfants sans accès à l’éducation.

Dans les régions affectées par le conflit, 70 % des hôpitaux sont hors services. Les services d’accès à l’eau et d’hygiène sont endommagés.

Autrement dit, le Soudan est au bord du gouffre.

Au-delà des frontières, le conflit pèse lourd sur les pays voisins. Dès les premiers instants, le Tchad, l’Égypte et le Soudan du Sud ont vu affluer des milliers de familles, de femmes enceintes, d’orphelins et de personnes blessées.

Rien qu’au Tchad, ils seraient plus de 600 000 à avoir franchi la frontière pour arriver dans des villes comme Adré, à quelques kilomètres du Soudan.

Loin de chez eux, les réfugiés manquent de tout. Les infrastructures d’accès à l’eau potable sont insuffisantes, voire inexistantes. Sur place, les enfants quittent le camp parfois à 7h du matin et ne reviennent qu’en milieu d’après-midi dans l’unique but de se procurer quelques litres d’eau.

La nourriture et les médicaments, font, eux aussi cruellement défaut. Résultat, les cas de malnutrition, de choléra ou encore de rougeole explosent.

En février dernier, 14 enfants sont morts de faim dans l’état du Darfour. Dans le reste du pays, on estime que 17,7 millions de personnes sont en situation d’insécurité alimentaire.

Et dans les pays frontaliers aussi, la faim est de plus en plus présente. Rien qu’à Renk, au nord-est du Soudan du Sud, plus de 34 000 personnes souffrent de malnutrition. Ce à quoi s’ajoutent plusieurs cas de rougeole et de choléra.

L’aide humanitaire apportée par l’UNICEF au Soudan

Nos équipes sont mobilisées pour apporter des soins, de la nourriture et de l’eau potable aux populations affectées.

En 2023, grâce au soutien de l’UNICEF :

• 6,4 millions de personnes ont reçu des fournitures médicales
• 5,4 millions d’enfants ont été consultés pour identifier les cas de malnutrition. Parmi eux, 314 000 ont été traités
• 5,9 millions de personnes ont eu accès à l’eau potable
• 870 000 enfants et parents ont bénéficié d’un soutien psychosocial

En 2024, nous poursuivons nos efforts. Depuis le début de l’année :

• 5,7 millions d’enfants ont été vaccinés contre la rougeole et la rubéole
• 14 473 enfants ont été pris en charge pour malnutrition
• 4 millions de personnes ont eu accès à l’eau potable
• 290 000 enfants ont eu accès à l’éducation
• 126 245 personnes ont reçu un soutien psychosocial

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Les besoins restent importants et risquent d’accroître au cours des prochains mois. Au Tchad par exemple, plus de 900 000 réfugiés supplémentaires devraient arriver d’ici la fin de l’année selon le gouvernement. Et chacun d’eux aura besoin d’une assistance humanitaire d’urgence.

Comment parler avec les enfants du conflit au Soudan ?

L’escalade de la violence au Soudan aggrave une situation humanitaire déjà désastreuse pour les enfants : comment en parler avec les enfants et jeunes, pour les informer sans les angoisser ?

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