Soudan du Sud au bord de l’implosion après l’assignation à résidence de Machar

La tension monte à Juba où un médiateur kényan tente d’éviter un nouveau bain de sang.

La crise politique au Soudan du Sud prend une tournure dramatique avec l’assignation à résidence du vice-président Riek Machar, confirmée ce vendredi par les autorités. Cette décision intervient après l’intrusion armée mercredi soir de membres des services de sécurité dans sa résidence, un acte qui fait craindre un retour à la guerre civile dans ce pays déjà meurtri par des années de conflit.

Selon le gouvernement, Machar aurait incité ses partisans à se soulever contre le pouvoir en place. Le ministre de l’Information Michael Makuei Lueth a appelé la population au calme, alors que la capitale Juba semblait étrangement paisible ce vendredi malgré une forte présence militaire autour du domicile du vice-président. Cette situation rappelle douloureusement le conflit de 2013-2018 qui opposa les factions de Machar et du président Salva Kiir, faisant près de 400 000 morts.

Le parti de l’opposant dénonce une « tromperie » et considère désormais comme caduc l’accord de paix de 2018. Les réactions internationales se multiplient, avec l’ONU qui exhorte les dirigeants à privilégier le dialogue, tandis que l’UE exprime sa vive préoccupation. Plusieurs pays occidentaux ont déjà évacué leur personnel diplomatique et recommandé à leurs ressortissants de quitter le territoire.

Dans ce contexte explosif, l’ancien Premier ministre kényan Raila Odinga est arrivé à Juba en tant que médiateur régional. Sa mission, approuvée par plusieurs chefs d’État africains, consiste à éviter un embrasement généralisé. Les observateurs soulignent que le président Kiir, au pouvoir depuis l’indépendance en 2011, chercherait à écarter définitivement son rival politique à l’approche d’élections qui n’ont jamais eu lieu.

Alors que des combats sporadiques se poursuivent dans le nord-est du pays, la communauté internationale redoute un scénario catastrophe. Le pays, pourtant riche en pétrole, reste l’un des plus pauvres au monde, miné par des années d’instabilité et de mauvaise gouvernance. La présence de tanks autour des lieux de pouvoir et les arrestations ciblées d’opposants ces derniers mois ne laissent présager rien de bon pour l’avenir immédiat de cette jeune nation.

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.