Soudan du Sud : des enfants meurent en chemin vers des centres de santé fermés faute de fonds

La réduction de l’aide internationale plonge le pays dans une crise sanitaire sans précédent, aggravée par des conflits persistants.

Au Soudan du Sud, des enfants atteints de choléra succombent avant même d’atteindre les rares centres de soins encore ouverts. La suspension d’une partie cruciale de l’aide humanitaire, notamment américaine, a entraîné la fermeture de dizaines de cliniques, laissant des milliers de patients sans accès aux traitements vitaux. Le pays traverse sa pire épidémie de choléra depuis deux décennies, avec plus de 40 000 cas recensés, dont la moitié concernent des enfants de moins de 15 ans.

Récemment, cinq enfants et trois adultes sont morts dans le comté d’Akobo, à l’est du pays, après avoir tenté de rejoindre à pied un centre médical désormais situé à trois heures de marche. Épuisés par la chaleur, privés d’eau potable et de médicaments, ils n’ont pas survécu au trajet. Auparavant, ces vies auraient pu être sauvées grâce aux 27 centres de santé soutenus par des organisations humanitaires, aujourd’hui en grande partie fermés.

Le retrait des financements américains a porté un coup dur aux opérations sanitaires. Près de 83 % des programmes soutenus par les États-Unis ont été suspendus, forçant les ONG à réduire drastiquement leurs activités. Dans le comté d’Akobo, sept cliniques sur 27 ont définitivement baissé le rideau, tandis que les autres fonctionnent au ralenti. Les services d’évacuation d’urgence ont également été interrompus, laissant les malades sans alternative.

Les travailleurs humanitaires sur place décrivent une situation catastrophique. Faute de médicaments, les soignants ne peuvent plus que distribuer des sels de réhydratation, une solution insuffisante face à l’ampleur de l’épidémie. Dans certaines zones, les patients agonisent à même le sol, sous des arbres, les structures d’accueil étant saturées.

Cette crise sanitaire s’ajoute à un contexte politique et sécuritaire volatile. Des affrontements armés dans plusieurs régions ont provoqué le déplacement de dizaines de milliers de civils, compliquant encore l’acheminement de l’aide. Les tensions persistantes entre factions rivales font craindre une résurgence des violences, sept ans après la fin d’une guerre civile meurtrière.

Alors que près de 80 % de la population dépend de l’assistance internationale pour survivre, la communauté humanitaire alerte sur l’urgence de rétablir les financements. Sans une mobilisation rapide, des milliers d’autres vies pourraient être perdues, dans l’indifférence générale.

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