Soudan du Sud. L’arrestation de Machar fait craindre une explosion violente

Le premier vice-président sud-soudanais a été interpellé par les forces fidèles au président Kiir. Cet événement menace de faire basculer le pays dans un nouveau cycle de violences, malgré l’accord de paix de 2018.

La tension a brutalement atteint son paroxysme à Juba ce mercredi. Les forces de sécurité ont encerclé la résidence du vice-président Riek Machar avant de l’arrêter. Selon son parti, le SPLM-IO, cette opération menée par le ministre de la Défense et le chef des services secrets s’est déroulée sans mandat officiel. Les gardes du corps de Machar ont été désarmés, tandis que des tirs d’artillerie résonnaient aux abords de la capitale.

Cette escalade intervient dans un contexte déjà extrêmement tendu. Depuis plusieurs mois, le président Salva Kiir multiplie les manœuvres pour marginaliser son rival historique. Plus d’une vingtaine de proches de Machar ont été interpellés depuis février, certains étant détenus au secret. Les affrontements entre factions rivales se sont intensifiés ces derniers jours, avec des attaques contre des bases militaires tenues par les loyalistes de Machar.

La communauté internationale redoute un embrasement généralisé. Le représentant spécial de l’ONU dans le pays a lancé un avertissement solennel, soulignant qu’un effondrement de l’accord de paix aurait des conséquences désastreuses pour toute la région. Les diplomates occidentaux ont déjà commencé à évacuer leur personnel, anticipant une dégradation rapide de la situation.

Sur le terrain, la population retient son souffle. Les souvenirs de la guerre civile, qui a fait près de 400 000 morts entre 2013 et 2018, restent vivaces. « Nous avions enfin retrouvé un semblant de normalité, et voilà que tout pourrait recommencer », confie une habitante de Juba, sous couvert d’anonymat. Les experts craignent une fragmentation des violences, avec des milices locales échappant au contrôle des dirigeants politiques.

L’accord de paix de 2018, déjà fragile, semble au bord de l’implosion. Les tentatives de médiation internationale sont restées vaines jusqu’à présent. Alors que le pays peine à se relever de décennies de conflits, cette nouvelle crise pourrait anéantir les espoirs de stabilité pour le plus jeune État du monde.

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