Soudan du Sud – Le Pays est à nouveau au bord de l’effondrement suite à une nouvelle vague de violence

(ANS – Juba) – Ces dernières semaines, la situation au Soudan du Sud est à nouveau en état d’alerte maximale et le niveau de violence a continué à augmenter. Dans le nord du Pays, des combats font rage depuis un certain temps entre les milices rebelles et l’armée, mais les tensions ont désormais atteint la capitale, Juba, où plusieurs explosions ont été signalées. La crainte d’une nouvelle forte vague de violence est grande, et pour cette raison des milliers de personnes ont déjà fui leurs maisons. Dans ce climat d’extrême difficulté, les Salésiens restent aux côtés des femmes, des enfants et des personnes déplacées.

« Ces dernières semaines, les tensions et la violence sont revenues au Soudan du Sud. La paix fragile construite après l’accord de 2018 est à nouveau menacée », explique Manuel Ballester, travailleur humanitaire de l’ONG salésienne « Jóvenes y Desarrollo » dans ce Pays africain.

La situation dans le plus jeune Pays du monde (formellement constitué en 2011 seulement) avait commencé déjà à se détériorer depuis un certain temps : les signes de la fragilité de l’accord, apparus clairement ces dernières semaines après la montée des conflits politiques et le retour des épisodes de violence, étaient déjà visibles fin 2024, lorsque le Président avait reporté de deux ans l’événement crucial des élections – l’un des éléments fondamentaux de l’accord de paix, sans lequel la transition démocratique ne peut être considérée comme définitivement achevée. D’autant plus que le Soudan du Sud n’a jamais organisé d’élections depuis son indépendance il y a 14 ans.

Puis, au début du mois dernier, le Président a licencié plusieurs responsables. En outre, des troubles et des violences ont éclaté dans le nord du Pays entre groupes rebelles et soldats gouvernementaux. Dans ce contexte, mercredi dernier, le premier Vice-président a été arrêté par les forces gouvernementales, ravivant ainsi les tensions entre les factions opposées.

Comme l’a ajouté Ballester, les affrontements ont également atteint Juba, où il y a eu plusieurs explosions à la périphérie de la ville. Alors que la crainte d’une escalade de la violence grandit, des milliers de personnes quittent les zones de conflit à la recherche d’un abri, dans un contexte de grand danger et de grande difficulté, avec le risque d’une épidémie de choléra parmi les personnes déplacées, comme le rapporte l’ONG « Médecins sans frontières ».

Les Salésiens travaillent au Soudan du Sud depuis les années 1980 pour prendre soin des mineurs et des jeunes les plus vulnérables et leur offrir des opportunités pour changer leur avenir. « Nous sommes présents à Juba, mais aussi dans d’autres régions du Pays comme Tonj, Maridi, Wau et Kuajok, où nous avons des écoles et des centres de formation pour les jeunes », ajoute le P. Luis Manuel Moral, Responsable de la Procure Missionnaire Salésienne de Madrid, « Misiones Salesianas ».

En outre, les Salésiens de Juba s’occupent de plus de 6 000 personnes déplacées, dont la plupart viennent du centre du Pays. Beaucoup d’entre eux sont dans des installations salésiennes depuis plus de 13 ans et y reçoivent soins et éducation. Rien que dans le centre éducatif de Juba, les Fils de Don Bosco garantissent l’accès à l’éducation à 3 000 enfants et jeunes.

Les référents de « Misiones Salesianas » ont exprimé une grande inquiétude face à la résurgence du conflit et à ses conséquences pour des millions de femmes et d’enfants. Il s’agit d’une situation dramatique, surtout si l’on considère qu’au Soudan du Sud, plus de 90 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté, plus de 17 millions d’enfants ne vont pas à l’école et plus de 75 % de la population a besoin d’aide humanitaire pour survivre.


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