S’adressant aux ambassadeurs au Conseil de sécurité, Jean-Pierre Lacroix a estimé que si les partis font preuve d’une plus grande volonté politique et investissent des ressources adéquates, des élections crédibles peuvent encore avoir lieu avant la fin de la période de transition.
« Malgré les lacunes dans sa mise en œuvre, l’accord de paix a instauré une période de stabilité au niveau national et a réuni à la table des opposants qui ont mené deux guerres civiles et leur a permis de gouverner au sein d’un gouvernement d’unité nationale (GNU) », a-t-il expliqué.
« Il est désormais temps que tous se rassemblent pour s’appuyer sur cette réussite. La conduite pacifique et la mise en œuvre des résultats des élections devraient donc être un objectif stratégique partagé par toutes les parties prenantes », a-t-il ajouté.
« Seul cadre viable »
Lors de son exposé, le Secrétaire général adjoint a souligné que l’accord de paix reste le « seul cadre viable » pour parvenir à la paix et à la stabilité au Soudan du Sud.
Dans ce contexte, il a souligné qu’il était « impératif » d’harmoniser la position de l’ONU sur les questions politiques clés avec celles du bloc régional d’Afrique de l’Est, l’IGAD, et de l’Union africaine (UA).
L’IGAD et l’UA ayant exprimé leur soutien aux élections, l’ONU « offrira donc autant de soutien que possible, conformément à son mandat », a déclaré M. Lacroix, soulignant l’importance de disposer de l’architecture requise pour garantir que les élections se déroulent de manière pacifique et crédible.
« Dans l’état actuel des choses, le Soudan du Sud n’est pas prêt pour les élections et il reste beaucoup à faire. Mais comme indiqué dans le rapport du Secrétaire général, si les partis font preuve de volonté politique et investissent en temps opportun des ressources adéquates, des élections crédibles peuvent encore avoir lieu avant la fin de la période de transition », a-t-il dit.
« Une myriade de facteurs »
M. Lacroix a en outre noté qu’une myriade de facteurs affecteront probablement les élections au Soudan du Sud.
« Une économie balbutiante a intensifié les luttes pour les ressources et conduit à un chômage élevé, affectant particulièrement les jeunes », a-t-il déclaré, soulignant également la concurrence politique au sein de l’élite dirigeante, l’augmentation des affrontements intercommunautaires et la tension supplémentaire infligée par l’afflux de ceux qui fuient le conflit dans le Soudan voisin.
Ces facteurs contribuent à l’évaluation selon laquelle les élections, lorsqu’elles auront lieu, pourraient se dérouler dans un environnement de tensions accrues et d’espace civique et politique restreint dans le pays, a-t-il averti.
« Par conséquent, si elles ne sont pas gérées avec soin, elles comportent un potentiel de violence aux conséquences désastreuses pour un pays déjà fragile et la région dans son ensemble », a-t-il déclaré.
Crédit: Lien source
Les commentaires sont fermés.