Soudan du Sud : l’UA tente de contenir les tensions

La Commission de l’Union africaine (UA) a annoncé l’envoi d’une délégation de haut niveau du Groupe des sages à Juba, la capitale sud-soudanaise, dans le but de faire face à l’aggravation des tensions dans ce pays fragile.

Dans un communiqué publié lundi, l’organisation panafricaine a précisé que Mahmoud Ali Youssouf, président de la Commission de l’UA, avait eu des discussions directes et franches avec le président sud-soudanais Salva Kiir Mayardit. Les échanges ont porté sur la situation politique actuelle au Soudan du Sud ainsi que sur les récents affrontements survenus dans le comté de Nasir, situé dans l’État du Haut-Nil.

L’escalade de la violence a conduit à l’arrestation de Riek Machar, de son épouse et de plusieurs de ses alliés, à la suite d’une attaque contre une base militaire début mars. Un porte-parole du gouvernement a affirmé détenir des preuves impliquant Machar dans ces attaques menées par ses partisans, connus sous le nom d’« Armée blanche », et a annoncé qu’il ferait face à des poursuites judiciaires.

Le Groupe des sages, composé de personnalités africaines et de hauts responsables, s’emploiera à collaborer avec les principaux acteurs du conflit pour apaiser les tensions et encourager le dialogue, selon le communiqué de l’UA. Le président de la Commission a réitéré l’engagement indéfectible de l’organisation en faveur de la réconciliation et d’une paix durable au Soudan du Sud.

Dans le cadre de ses efforts de médiation, l’UA soutient la mise en œuvre intégrale de l’Accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud (R-ARCSS). À cette fin, la délégation du Groupe des sages se rendra à Juba afin de dialoguer avec toutes les parties prenantes et favoriser un apaisement des tensions.

L’UA a également exhorté l’ensemble des acteurs à respecter scrupuleusement les dispositions de l’accord de paix et à garantir son application effective. L’organisation a réaffirmé son engagement auprès de ses partenaires régionaux et internationaux, notamment l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) et les Nations Unies, pour accompagner le Soudan du Sud sur la voie d’une paix et d’une démocratie durables.

Le pays traverse une période d’incertitude politique après la reprise des violences à Nasir, qui a conduit à l’assignation à résidence de Riek Machar, de son épouse et de deux de ses gardes du corps. Cette situation met en péril l’accord de paix signé en 2018.

Devenu indépendant en 2011 après des décennies de lutte contre le Soudan, le Soudan du Sud peine depuis à stabiliser sa situation politique. Depuis 2013, lorsque Machar a été accusé d’un coup d’État manqué contre le président Kiir, le pays oscille entre tentative de pacification et instabilité chronique.

Rivaux de longue date, Kiir et Machar demeurent les figures de proue d’un conflit qui continue de fragiliser la jeune nation.

MG/as/fss/te/Sf/APA

apanews

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