Malgré les récentes avancées de l’armée, les Forces de soutien rapide refusent toute capitulation et annoncent un simple « repositionnement » de leurs troupes.
Les combats se poursuivent au Soudan dans un climat de tensions exacerbées. Les paramilitaires des FSR ont fermement rejeté toute idée de retrait ou de reddition, en dépit des récents revers subis face à l’armée régulière. Cette dernière a repris le contrôle d’une grande partie de Khartoum, marquant un tournant dans ce conflit qui dure depuis près de deux ans.
Mercredi soir, le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l’armée, a fait une déclaration symbolique depuis le palais présidentiel, proclamant la capitale « libérée ». Les FSR ont toutefois riposté en affirmant que leurs troupes n’avaient pas été vaincues mais simplement déplacées pour ajuster leur stratégie. Les positions exactes des paramilitaires restent difficiles à vérifier sur le terrain.
Le conflit, opposant l’armée aux FSR dirigées par le général Mohamed Hamdane Daglo, a plongé le pays dans une crise humanitaire sans précédent. Des dizaines de milliers de personnes ont perdu la vie et plus de 12 millions ont été déplacées. Le Soudan, troisième plus grand pays d’Afrique, se trouve désormais scindé en deux zones d’influence. L’armée domine le nord et l’est, tandis que les paramilitaires contrôlent une partie du sud et la majeure région du Darfour.
Ces derniers jours, les forces régulières ont accentué leur pression en reprenant l’aéroport de Khartoum et en encerclant les derniers bastions des FSR. Selon des sources militaires, certains paramilitaires tenteraient de fuir vers l’ouest pour rejoindre leurs positions au Darfour. Parallèlement, les FSR ont annoncé une alliance avec un groupe rebelle actif dans le Kordofan-Sud, une manœuvre visant à consolider leur influence dans ces régions.
À Port-Soudan, devenue la capitale de facto du pays, les récentes victoires de l’armée ont été accueillies avec des scènes de liesse. Les habitants espèrent un retour progressif à la normale, bien que les défis restent immenses. Le général Burhane a évoqué la formation prochaine d’un gouvernement technocratique, tout en réaffirmant son refus de s’engager en politique à long terme.
Les FSR, héritières des milices janjawid tristement célèbres pour leurs exactions au Darfour, avaient initialement collaboré avec l’armée avant que leur rivalité ne dégénère en guerre ouverte. Les analystes attribuent leurs récents revers à des erreurs tactiques et à des divisions internes. Alors que le conflit entre dans une phase décisive, l’issue reste incertaine, avec des conséquences dramatiques pour une population déjà éprouvée.
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