(Genève) Les discussions entre les deux parties en guerre au Soudan et un émissaire de l’ONU se poursuivent cette semaine à Genève, centrées notamment sur l’aide humanitaire et la protection des civils, a annoncé mardi l’ONU.
Les combats font rage au Soudan depuis le 15 avril 2023 entre l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), menés par le général Mohammed Hamdane Daglo, ancien numéro deux du pouvoir militaire.
Les délégations de l’armée régulière et des FSR ont été invitées à ces pourparlers à Genève par le diplomate algérien Ramtane Lamamra, envoyé personnel pour le Soudan du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.
Jeudi dernier, l’une des délégations n’était pas venue au premier jour des discussions, avait indiqué l’ONU, sans l’identifier. Mais cette fin de semaine, M. Lamamra, ancien vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères algérien, a rencontré chaque délégation plusieurs fois, a précisé mardi une porte-parole de l’ONU à Genève, Alessandra Vellucci, lors d’un compte-rendu à la presse.
« Les discussions se poursuivent cette semaine », concentrées notamment « sur les deux points clés : l’aide humanitaire et la protection des civils », a-t-elle ajouté. « Quelques signes prometteurs » ont émergé des pourparlers de lundi à Genève, a de son côté déclaré Shible Sahbani, représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Soudan.
« Attendons les heures et les jours à venir […] Si nous n’obtenons pas de cessez-le-feu, nous pourrons au moins obtenir la protection des civils et l’ouverture de couloirs humanitaires », a-t-il déclaré depuis Port-Soudan. « La protection des civils doit également intégrer le respect du droit international de la personne, y compris l’accès aux services de base et de santé », a-t-il souligné.
M. Lamamra rencontre séparément chaque délégation dans des pièces différentes. Le programme ne prévoit pas de rencontre des deux délégations (composées d’experts humanitaires, sécuritaires et militaires) entre elles. Aucune date de fin n’a été annoncée pour ces discussions, menées dans le cadre de deux résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Soudan adoptées plus tôt cette année.
« Catastrophe humanitaire »
Le conflit au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes, selon l’ONU.
Quelque 25,6 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population du Soudan, sont actuellement confrontées à « une insécurité alimentaire aiguë », a indiqué fin juin un rapport appuyé par l’ONU. Shible Sahbani, qui s’est rendu la semaine dernière à la frontière entre le Soudan et le Tchad, a souligné que de nombreux réfugiés lui avaient expliqué avoir principalement fui le Soudan à cause de la faim.
« Ce n’est pas l’insécurité, ce n’est pas le manque d’accès aux services de base, c’est parce qu’ils n’ont rien à manger », notamment à cause des pillages perpétrés par les combattants, a-t-il expliqué, qualifiant la situation de « catastrophe humanitaire en cours ».
« Si nous n’agissons pas maintenant, la détérioration rapide de la situation au Soudan pourrait devenir incontrôlable et permettre le règne incontrôlé des maladies, de la malnutrition et des traumatismes, avec un impact transgénérationnel sur le peuple soudanais », a conclu M. Sahbani.
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