Soulagement mesuré pour des entreprises du N.-B. qui échappent aux tarifs

Pour de nombreuses entreprises du Nouveau-Brunswick, le statu quo annoncé par le président américain mercredi soir concernant les tarifs arrive comme un soulagement même si tous se veulent désormais prudents.

Si certains produits produits au pays sont toujours frappés par des tarifs douaniers, la majeure partie des produits exportés par le Nouveau-Brunswick ne le sont pas. Ainsi, comme Donald Trump n’a annoncé de nouveaux tarifs que sur les automobiles, la province s’en sort sans perdre trop de plumes.

Pour de nombreux chefs d’entreprises, l’horizon, au moins à court terme, se dégage.

Pour le groupe Savoie, une entreprise du nord du Nouveau-Brunswick qui produit notamment du bois franc, la nouvelle est arrivée comme une bonne surprise.

On voit ça d’un bon œil, ça devrait nous aider à stabiliser beaucoup de relations clients, des clients de long terme aux États-Unis. Si la situation se maintient, on ne pourrait pas demander mieux, explique le PDG de l’entreprise, Jason Somers.

Le PDG du Groupe Savoie, Jason Somers. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Serge Bouchard

L’incertitude et l’instabilité de la situation nuit beaucoup à son entreprise. Un client américain a par exemple décidé lundi de retarder une grosse commande. Il espère ainsi que l’absence de tarifs sur les produits de l’entreprise pousse son client à finalement aller de l’avant avec son achat.

Il ne crie toutefois pas victoire, il espère surtout que la situation actuelle sans tarifs sur ces produits reste ainsi le plus longtemps possible.

Bonne nouvelle avant la saison du crabe des neiges

Sur les quais de la Péninsule, le soulagement se fait également sentir. À quelques jours du début de la saison du crabe des neiges, les pêcheurs et transformateurs se sentent plus légers.

Des casiers de pêche au crabe des neiges installés sur un bateau.

Les pêcheurs de crabe de la Péninsule s’apprêtent à sortir en mer pour la saison avec un poids de moins sur les épaules.

Photo : Radio-Canada / Réal Fradette

À peu près 90 % du crabe pêché est envoyé aux États-Unis. Des tarifs de 25 % sur leur produit auraient donc grandement nuit à tout le secteur.

Le directeur général McGraw Seafood de Tracadie, Jake Augustine, reconnaît qu’il a passé la meilleure nuit depuis des semaines mercredi soir après les annonces du président Trump.

Jake Augustine souriant pour la photo.

Jake Augustine est directeur général McGraw Seafood de Tracadie.

Photo : Radio-Canada / Réal Fradette

C’est une nouvelle qui est assez positive et très bien accueillie dans notre industrie, explique le transformateur. On reste prudemment optimistes que ça pourrait renforcer la demande pour notre produit. On croit quand même qu’il faudra faire attention, nos amis américains sont devenus assez imprévisibles dans les derniers mois.

Il n’est pas prêt d’oublier les menaces de sanctions douanières. Il va donc continuer ses efforts pour diversifier ses clients et trouver d’autres marchés à travers le monde jugés plus fiables que les Américains.

Appel à continuer à se diversifier

C’est exactement ce que Louis-Philippe Gauthier souhaite. Le vice-président atlantique de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) espère que le soulagement et l’optimisme mesuré ressentis par les entreprises ne leur fasse pas perdre le momentum pour trouver des nouveaux marchés et clients.

Louis-Philippe Gauthier en entrevue

Louis-Philippe Gauthier, vice-président pour la région Atlantique à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante

Photo : Radio-Canada / Patrick Lacelle

Il appelle également les provinces et le fédéral à continuer à pousser pour lever les barrières commerciales interprovinciales.

Selon lui, les chefs lui ont partagé une impression commune : Ok on a évité le pire, maintenant faut continuer le travail.

Des contre-tarifs qui font mal aux entreprises

Du côté du Conseil d’entreprises du Nouveau-Brunswick, qui réunit de grandes entreprises provinciales, on reconnaît également un certain soulagement, mais on croit qu’il ne faut pas célébrer dès maintenant.

Monica Gaudet-Justason, la présidente et directrice générale de l’organisme, croit que l’environnement d’incertitude existe encore. L’environnement fait que les gens ne vont pas faire des gros investissements, estime-t-elle.

Elle souligne également qu’à l’heure actuelle ce qui fait mal à certaines entreprises, ce sont plutôt les contre-tarifs imposés par le Canada en riposte aux tarifs douaniers américains.

Selon elle, les mesures d’aides aux entreprises présentées par Mark Carney jeudi devraient aider à éponger notamment ces contre-tarifs.

Avec des informations de Réal Fradette et Margaud Castadère-Ayçoberry

Crédit: Lien source

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.